Deux femmes sont retrouvées mortes à Oslo, noyées dans leur sang. La police, en pleine guerre inter-services, se retrouve face à un mystère, puisque les blessures à l’origine des hémorragies fatales semblent avoir été provoquées de l’intérieur.La belle Kaja Solness,de la Brigade criminelle, est envoyée à Hong Kong pour retrouver le seul spécialiste norvégien en matière de tueurs en série. Ce policier alcoolique s’est caché dans une ville d’un million d’habitants pour fuir les démons liés à d’anciennes affaires (the Snowman), les souvenirs amers de la femme qu’il aime, ainsi que les membres des triades à qui il doit de l’argent. Ce flic s’appelle Harry Hole…
« …Harry savait qu’il n’avait qu’une solution, il avait donc lancé sa tête contre le clou… et sentit la chair de sa joue céder, se déchirer, le sang couler dans sa bouche, dans sa trachée, provoquer le réflexe tussigène, puis il sentit le clou taper contre ses incisives…Harry regardait l’invention mortelle brillante qui baignait dans son vomi sur le matelas… »
Jo Nesbo maîtrise le temps, maîtrise la construction, maîtrise les événements.
Jo Nesbo est un maître incontestable.
Qui peut mieux que lui agencer un sans-faute entre, la mort du père, la fuite de l’épouse, une guerre interpolices, une nouvelle histoire d’amour sans lendemain et la traque d’un tueur.
J’ai lu tout Nesbo, dans l’ordre, j’ai vu Harry Hole se transformer, souffrir plus que quiconque, mais surtout s’offrir à la souffrance, cet homme veut y laisser sa peau, il souhaite mourir pour la gloire de l’image qu’il se fait de la justice, image piétinée dans cet ouvrage plus que jamais.
Ce roman est fait de trahisons, de complots, de séduction.
Un jeu de miroir entre les polices et « les criminels », car il y a le génie de Nesbo de faire d’un tueur une victime d’un être encore plus diabolique, il suffit de gratter la surface d’une personnalité pour toucher le nerf qui active la pulsion, encore faut-il avoir la patience, toute une vie de patience.
Sincèrement, je crie au chef d’œuvre. Mais s’il vous plait Mr Nesbo, ne tuez pas Harry Hole, continuez à le maltraiter comme vous le faites, tant qu’il a encore quelques résistances, mais ne jetez pas dans ce gouffre auquel il aspire.
J’ai jamais rencontré un personnage de fiction aussi vivant et en même temps aussi avide d’en finir, comme s’il demandait à son créateur « laisse-moi enfin en paix ».
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