Il est mort. Mr Powers est mort, juste après avoir remis son manuscrit à son éditeur.
Dans ce thriller hors norme, au style d’une beauté et d’une puissance rare Charles T. Powers aborde avec un art magistral de l’intrigue et du suspense des thèmes aussi universels que la culpabilité collective et individuelle, dans la mémoire et l’oubli, et les répercussions de l’histoire dans la vie de chacun. Un véritable chef d’œuvre du genre, qui restera, hélas, l’unique roman de son auteur décédé brutalement après avoir remis son manuscrit à son éditeur.
Pologne, quelques années après la chute du communisme.
Lorsqu’on retrouve le cadavre d’un homme dans la forêt qui entoure le petit bourg de Jadowia, Lescek,un ami de la famille du disparu, décide de faire la lumière sur l’affaire. Il comprend vite que l’assassinat est lié à l’histoire trouble du village. Mais dans cette communauté soudée par le silence, beaucoup ont intérêt à avoir la mémoire courte et sont prêts à tout pour ne pas réveiller les fantômes du passé.
L’ère communiste a en effet laissé derrière elle bien des séquelles et personne n’a rien à gagner à évoquer cette période où la dénonciation était encouragée, la paranoïa et la corruption étaient omniprésentes, les comportements souvent veules.
Sans parler de secrets plus profondément enfouis encore, datant de la Seconde Guerre Mondiale, lors de la disparition brutale des juifs établis à Jadowia depuis plusieurs générations.
Leszeck va devoir mettre sa vie en jeu pour venir à bout de cette chape de silence et faire surgir une vérité bien plus inattendue encore que tout ce qu’il avait imaginé.
Né dans le Missouri, Charles T. Powers (1943-1996) a été pendant vingt ans collaborateur du Los Angeles Time. Il a en particulier dirigé de Varsovie, le département « Europe de l’Est » du journal, puis a démissionné pour commencer une carrière littéraire.
Nous sommes comme dans une île à Jadowia,un monde isolé, confit dans les débris du communisme ,chacun s’accroche à ce qui a fait de lui la « personnalité » du bourg, vétérinaire, maire, curé, négociant…
Chaque membre de cette communauté au bord du gouffre frissonne a l’idée de voir une démocratie arriver jusqu’à eux. Tout le monde a quelque chose à perdre dans cette entreprise, pas seulement sa misérable fortune mais « sa mémoire » la mémoire des années noires, la guerre et ce qu’elle laisse derrière elle de haine, de culpabilité.
Quand ressurgissent des pierres tombales qui viennent fissurer les fondations des maisons du bourg, il faudra bien que quelqu’un cherche de quel cimetière elles proviennent, le cimetière de la honte.
Le cadavre est un personnage secondaire du roman, il n’avait pas à être là au mauvais moment et participer à des trafics qui le dépassaient.
Il est le déclencheur d’une prise de conscience, d’un espoir de retrouver un honneur perdu. Personne n’est coupable, mais « tout le monde » l’est.
« En Mémoire de la Forêt » sonde les ambiguïtés de la culpabilité, de l’innocence, de l’honnêteté et de la corruption. C’est un roman exceptionnel par l’acuité de sa vision morale mais aussi par la vivacité de sa langue. » The New York Times
« …aussitôt, d’autres cris ont retentis…une seconde lampe s’est mise à éclairer le champ, puis une autre en face…ensuite il y a eu des coups de feu, et ils sont tombés, la mère et les enfants… »
Bonne Lecture à toutes et tous.
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