RafaelIl est illettré, alcoolique, père de trois enfants, sans travail ni avenir. Il survit près d’une décharge publique, quelque part dans le sud-ouest des Etats-Unis. Mais l’Amérique ne l’a pas tout à fait oublié. Un inconnu, producteur de snuff movies, lui propose un marché : sa vie contre trente mille dollars. Il s’appelle Rafael et il n’a plus que trois jours à vivre.

The braveJamais sédentaire, toujours en mouvement pour suivre le rythme des sont eux Depp et Brando qui ont donné une nouvelle vie à ce roman, marqué d’une image sulfureuse, « on peut s’éviter de lire de la page 25 à la page 38 suivant l’édition, parce qu’insupportable, c’est un pitch, l’auteur n’y est pour rien, tout le monde se précipitera sur ce passage…et en prendras plein sa gueule, parce que c’est à la limite du supportable.

Il est un indien ou plutôt un amérindien, réduit à une vie qui ne vaut même pas la sienne. Ce qui m’amène à vous raconter une page d’histoire qui me touche tout particulièrement, celle de l’extermination de la population amérindienne.

Cette population avant l’arrivée des colons vivait comme des « enfants », ils ne se tuaient pas, ils jouaient à « chat » pour conquérir un territoire, ils étaient des athlètes qui montraient leurs performances, le territoire étant assez vaste pour contenir des tribus qui étaient des nomades, toujours en mouvement au rythme des saisons.

Nous avons assisté à un génocide digne de la Shoa, avec une organisation, moins les moyens techniques, mais planifié tout de même, les états coloniaux ont engagé une destruction d’une culture unique, il leur a fallu introduire l’alcool, les maladies(des bateaux entiers sont partis de l’Angleterre, (peuplés de femmes syphilitiques qui étaient déportées), les tuberculeux , eux aussi déportés vers la terre « promise », pour enfin, se retrouver entre eux après avoir conduit les amérindiens à la violence, quand eux-mêmes se déchiraient les territoire, et enfin construire des « camps », qu’on appelle encore « réserve indienne », comme une honte permanente de notre société.

Ce bouquin est unique, et son adaptation aussi, comment une société peut fabriquer des victimes consentantes, pour sauver (sûrement pas)sa communauté, pauvre et ignorée de tous.

J’avais besoin de ce coup de gueule.

« …après,l’autre se placera derrière toi et t’éclatera le crane avec une massue ; ce sera fini pour toi Rafael…….tu ne sentiras rien…..qu’en penses-tu…je pense aux trente mille dollars…putain ! T’es vraiment un coriace… »

Un coup de chapeau à Johnny Depp et Marlon Brando pour cette prise de position très émouvante.