Clarisse est morte. Elle ouvre les yeux sur son corps mutilé, entouré par la police scientifique qui s’affaire sur la scène de crime de son propre meurtre.
La vision est dure. Choquante. Le décor sinistre.
Dans cet état d’exo-conscience, elle fait alors un come-back sur sa vie passée. Dans une affliction particulière, dérangeante, elle reconstruit le puzzle de sa vie. Elle va vivre ses derniers instants post-mortem dans une bien singulière situation : celle de refaire à l’envers le chemin des heures qui ont précédé sa mort, afin de pouvoir confondre son propre meurtrier.
La police scientifique est formelle : le meurtrier de Clarisse a déposé son corps à plusieurs kilomètres des lieux du crime, pour s’adonner à des pratiques nécrophiles sur celui-ci. Chris, le jeune lieutenant de police affecté sur cet étrange homicide, va se retrouver lui aussi face à une situation qui le dépasse : la femme qu’il aimait, celle pour qui sa vie allait basculer, se trouve sous ses yeux, atrocement mutilée. Peu avant sa mort, Clarisse avait entretenu une relation enflammée avec le jeune flic.
Dans une curieuse atmosphère, trois destins vont alors se croiser, s’enchevêtrer pour enfin révéler toute la complexité de leurs existences tourmentées.
Roublard, Mr Mitchelli, qui nous promène de souvenirs en souvenirs, de flash-back en flash-back à travers cette étrangeté qu’est la narration par un cadavre.
A la lecture de ce roman j’ai dans un premier temps pensé que c’était un artifice, une question de style.
Puis lentement s’est imposé l’idée que dans cette tragédie à trois personnages il n’y avait de place pour aucun narrateur, ni même extérieur, chacun accumulant ses secrets, ses hontes, sa culpabilité, donc il ne restait qu’à faire parler la morte, elle qui a déjà tout perdu alors que les deux autres ont tout à perdre.
Le lecteur ne peut faire aucun choix, il est cloué au cadavre de Clarisse qui doit se dépêcher de revenir sur ses derniers instants avant que la putréfaction ne commence son œuvre de destruction du peu qu’il lui reste de conscience.
On peut opter pour désigner le « Gérard Depardieu » inquiétant (d’ailleurs, pourquoi Gérard Depardieu ?), mais alors à quoi bon écrire un livre, et à quoi bon le lire. C’est en ce sens que je dis : roublard Mr Mitchelli, qui nous dit sans arrêt « y a sûrement autre chose« .
Encore deux petites choses, je n’ai pu m’attacher à aucun des trois personnages, comme s’ils méritaient ce qui arrive, maintenant je sais pourquoi, non seulement par le dénouement, mais parce que je me suis penché sur « A La Verticale des Enfers ».
Fabio M. Mitchelli est né en 1973 à Vienne (Isère).Il intègre une école de Jazz en 1997 à Lyon et sera intermittent du spectacle pendant près de huit ans. Après s’être complètement détourné de la scène musicale en 2005, il se consacre aujourd’hui à l’écriture de « thrillers fantastiques ». Ses goûts prononcés pour le cinéma fantastique et policier vont déterminer son orientation littéraire quant à ses choix d’écriture.
Retrouvez les chroniques de Fabio M. MITCHELLI :
Une forêt obscure
La compassion du Diable
Dolly’s Bible (avec Stéphane MARCHAND)
Transferts
Le cercle du chaos
La verticale du mal
A la verticale des Enfers
Et son interview pour l’émission Cross the line !
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