marqueDes petites cuillères en argent… Au rythme où vont les choses, le commissaire Red Metcalfe, de Scotland Yard, en aura bientôt un service complet.

Mais pas question de les sortir pour le thé : ce sont des pièces à conviction. Détail étrange, chacune a été trouvée…dans une bouche. Plus précisément : dans la bouche sans langue des victimes.

De découvertes macabres en fausses pistes, la psychose gagne Londres, amplifiée par les médias. Depuis Jack l’éventreur, la capitale anglaise n’avait pas connu de meurtrier aussi déterminé, aussi insaisissable. D’autant que « Langue d’Argent » semble agir au hasard, garnissant son tableau de chasse d’un traiteur, d’un évêque, d’un militaire…Où le poignard pourrait suffire, le psychopathe varie les plaisirs : corde, massue, épée…

A quel mobile obéit ce virtuose, dont la folie n’a d’égale que l’habileté ? En l’absence totale d’indices, quel détail le trahira ? Telles sont les questions posées au commissaire Metcalfe, auquel il faudra, pour pénétrer dans le cerveau dément du tueur, user de toutes ses ressources. Y compris les moins avouables…

« Sanctifie-les par ton Esprit, pour qu’elles deviennent le corps et le sang de ton fils, Jésus Christ, Notre Seigneur… Vous ferez cela en mémoire de moi ». Aucun doute, on ne peut s’empêcher de penser à « SEVEN » ou au « Silence des Agneaux ». Tant pis, car c’est un chef d’œuvre, à l’identique de ceux pré-cités.

Un premier roman, d’un ancien reporter au « SUN » et au « DAILY TELEGRAPH », il travaille pour la gestion de situations de crise, il a publié deux autres romans depuis, qui, de mon avis n’arrivent  pas à la hauteur de ce monument, mystique, vengeur et d’une violence rare. Au point que, il y eut une adaptation TV de la BBC, très honnête mais incapable de retranscrire le dénouement, tant il aurait fallu, classer « R » le téléfilm.

Jetez-vous dedans, il est impossible à lâcher… »le roman noir de vos nuits blanches »(Focus magazine). En plus c’est bien écrit, les personnages sont passés au crible, le héros porte son fardeau (comme souvent dans le genre), sauf que son fardeau est beaucoup plus lourd à porter que ce qu’il imaginait.

 « …je ne peux pas me reposer, car des gens meurent parce que je n’y comprends rien… »