« Elle laisse échapper un sanglot étouffé, elle secoue frénétiquement la tête, je dois la tenir pendant que Ruiz va chercher une paire de ciseaux de couturière posé sur un mince matelas dans un autre coin de la chambre. »
Une femme nue chaussée de talons rouges se tient sur le parapet du pont suspendu de Clifton, le dos collé à la barrière de sécurité. Elle pleure, un téléphone collé à son oreille. A quelques mètres d’elle, Joe O’Loughlin, psychologue, s’efforce de la dissuader de sauter? « Vous ne comprenez pas » chuchote-t-elle avant de se lancer dans le vide. Plus tard Joe reçoit la visite de la fille de la victime, qui est convaincue que sa mère n’aurait jamais attenté à ses jours, Joe voudrait la croire… Et il la croit, pour son plus grand malheur.
Un psychologue cognitif, atteint de la maladie de Parkinson, qui fait son deuil de sa vie et voudrait donner un sens à ce qui lui reste d’espoir, marié à une femme superbe, très active, l’inverse de ce qu’il ressent, plus elle se magnifie et plus il meurt, alors il va chercher le fond d’un sens à ce qui lui reste de vie.
Il est beau ce personnage, c’est un homme qui est détruit par son corps, un homme tremblant, Parkinson oblige, une bataille interne, il lui faut se distinguer pour exister, sauver les prochaines victimes. Parce que la liste est écrite, il ne peut pas en être autrement. Et nous avançons dans un récit implacable, car le tueur est un homme surentraîné dans la manipulation psychique, et là on est dans l’horreur, le choix, TOI ou ELLE ?
Submergé par ce suspens, je suis collé au récit, l’auteur a le talent de fragmenter son récit, le tueur n’apparait qu’en italique, on pourrait dire que c’est facile, mais quand vous tournez la page, et que c’est en italique, vous avez peur, parce qu’il vous a devancé. C’est tout simplement d’une puissance à vous laisser le cul par terre, un grand bonheur que je veux faire partager.
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