téléchargementll n’est qu’un esprit lézardé pour avoir des ouvertures sur l’au-delà. Cioran 

Alors que le froid et la neige de décembre submergent la côte, la petite ville suédoise de Kronköping est soudain plongée dans la terreur. Des inconnus sont pendus ou mutilés selon des méthodes qui rappellent les pires châtiments de la mythologie scandinave. Est ce l’oeuvre d’une secte ? Et pourquoi avoir choisi ces hommes et ces femmes sans histoires ? Ou bien s’agit il d’un tueur solitaire adepte des traditions nordiques les plus sanglantes ? La belle Maria Wern fait partie de l’équipe de policiers chargée de mener l’enquête. Sacrifiant ses vacances de Noël, elle doit au plus vite déchiffrer les signes étranges que les tueurs laissent sur les scènes de crime… 

L’environnement est propice à toutes les imageries, des étendues de neige désertiques, des arbres squelettiques propres à recevoir des pendus, hommes comme animaux. Tout de suite on est plongé dans la culture nordique qui reste toujours chargée de son héritage mythologique. Rien n’échappera plus au lecteur quand il refermera ce livre des Dieux nordiques ni de l’organisation de la croyance en strate. De ce point de vue c’est extrêmement bien documenté et passionnant à lire, sans jamais venir occulter l’enquête et les personnages. 

Maria Wern est une enquêtrice courageuse, opiniâtre. Elle est aussi une mère de deux enfants et l’épouse d’un « grand enfant », un doux rêveur complètement sous l’emprise de sa mère. 

La barbarie de tous ces meurtres n’a de sens que dans la référence aux Dieux, car quand on a été victime de la barbarie des hommes on ne peut plus vivre dans son époque, ce n’est pas une régression, c’est un retour aux « temps anciens » pour assouvir une vengeance et aussi pour changer de statut, passer d’humain à demi-dieu. 

On est captuvé par ce roman et le dénouement qui ne se fait pas sur un coup de théâtre mais s’annonce sur plusieurs pages est on ne peut plus surprenant. Comme d’habitude : lisez le et on en reparle.