Plus nous fréquentons les hommes, plus nos pensées noircissent; et, lorsque, pour les éclaircir, nous retournons à notre solitude, nous y trouvons l’ombre qu’elles y ont répandue. Cioran
Qu’on se le dise, l’auteure s’est détachée de toute activité policière (même si l’enquête est bien là, le flic est bien là) pour consacrer ce roman à une étude presque documentaire de ce monde du mal, et particulièrement le mal autour de l’enfance et de l’adolescence, autant victime que prédateur.
Christelle Mercier a choisi de regarder tous les aspects de ce monde à travers les yeux d’une psy spécialisée dans l’évaluation des comportements violents chez l’adolescent, et pour faire court, de jeunes meurtriers plus ou moins violents ou sadiques. Elle décide de leur possibilité de rédemption au sein d’un monde social capable de s’occuper de ses enfants. Ou pas.
Quoi qu’il en soit le rapport à la famille est omniprésent sous une apparence totalement destructrice, au sein de cette cellule familiale il ne peut qu’y avoir de la haine ou alors un destin brisé. Ce ne sont pas les vaines et ridicules tentatives de Terry pour trouver une épaule ou un lit sentimental qui feront croire que dans ce roman l’amour existe. Si ! Sans doute celui de l’auteur pour ses personnages et tout particulièrement les victimes. Le personnage d’Éléonore m’a tiré les larmes, pauvre petite fille brisée par le destin et achevée par une réalité innommable.
Car l’innommable est là en la personne de Tim, un des plus « beau » psychopathe narcissique que j’ai rencontré au cours de mes lectures. Il est le Diable en personne, le symbole de la réussite à l’Américaine, celui qui provoque avant d’agir et balaie tout sur son chemin. Le père adoptif de Christopher qui se débat pour comprendre comment il ne pourrait pas être « infesté » par les gènes du mal alors qu’il est en proie à des cauchemars effrayants et se découvre des pulsions peu avouables.
Il n’est sans doute pas nécessaire d’avoir lu « The Hunter » pour découvrir « Destins brisés », mais comme à mon habitude je recommande toujours aux lecteurs de prendre les choses dans le bon ordre.
Vous l’aurez compris c’est de mon point de vue un excellent thriller à découvrir, beaucoup moins « gore » que « The Hunter » mais qui a gagné en perfection grâce au détachement de l’auteur qui regarde enfin à travers les yeux de Terry, donc à travers les yeux d’une professionnelle rompue à cette activité, mais d’ailleurs peut être comme Christelle MERCIER.
Alors comme d’habitude : réservez-le, découvrez-le, lisez-le et… On en reparle.
Toutes commandes est à adresser à Christelle MERCIER sur son blog : lesromansdechris.blog4ever.com
Retrouvez la chronique de The hunter, de Christelle MERCIER.
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