On ne tire pas sur des anges, on ne fait pas ça. Patrick Graham
Alabama, 1931. La grande Dépression et les tempêtes de poussières se sont abattues sur le sud des Etats Unis, jetant des milliers de familles sur les routes. Embarqués malgré eux dans la traversée d’un pays ravagé par la crise, Carson, adolescente rescapée du massacre de sa famille, et Sidney, un métayer noir détenteur d’un secret convoité, vont lutter pour leur vie et se dresser sans le savoir contre la corruption. A mesure que la rumeur de leurs exploits se répand et que leur légende grandit dans les journaux, ils vont croiser des destins merveilleux et misérables, des vies qui se font et se défont, des fauves et des hommes.
Sidney est un messie nègre propulsé dans un monde en déliquescence, pré-apocalyptique, accompagné d’un bras armé, une gamine de 15 ans qui n’hésite pas à tirer, habitée par la rage, habitée par la souffrance d’avoir tout perdu.
Mes références à la lecture de cet ouvrage sont le Nouveau Testament, Cormack Mc Carthy, et Walther Hill. Walther Hill pour l’esthétique de la violence, des gunfights. Cormack Mac Carthy pour l’ambiance de désolation. Le Nouveau Testament, parce que Patrick Graham s’est illustré dans des romans à fortes connotations religieuses ( magnifiques romans), alors que là il dépeint un mysticisme crée par les événements, les rencontres.
Quand tout semble s’éteindre il existe une voie, violente soit, mais un jour, un homme s’est levé, armé de ce que veulent lui prendre les politiciens, la mafia et un Marshall sadique, simplement accompagné de Carson, une furie capable de tenir tête à une armée de mercenaires.
La foi se résume à obtenir ce dont les hommes ont été spoliés, il faut tuer pour ça, remettre de l’ordre dans une société en perdition passe par la violence, il faut tuer les méchants en entraînant derrière soi des milliers de personnes, qui seront « les marcheurs », une vague d’êtres humains qui va suivre Sidney et Carson dans leur traversée du pays comme les fidèles suivaient le messie jusqu’à son sacrifice.
Un sacré beau roman, je n’en suis toujours pas revenu.
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