product_9782207116241_195x320Nous sommes des animaux solitaires. Solitaires, nous passons notre vie entière à tenter de l’être moins. John Steinbeck 

La force n’est qu’un accident provoqué par la faiblesse de l’autre. Joseph Conrad 

Le livre-monstre. Ce roman est unique en son genre, celui du roman noir. Noir il l’est, plus que l’on peut imaginer. Rentrez dans cet ouvrage et oubliez toutes espérances. 

Je vous fait grâce de la 4ème de couverture car elle ne me plait pas. Sachez seulement qu’il est  question d’un ado de 17 ans enlevé un jour pour intégrer un staff de combats à mort, à mains nues. Oubliez toute vie extérieure à cette cave où les « chiens » sont héberges, car ils s’appellent ainsi . 

Les épreuves de sélection passent par un combat à l’aveugle dans un camion, le survivant peut continuer à vivre dans la cave, puis d’autres combats aveugles avant de faire des combats extérieurs, d’abord les terrains vagues, puis les usines désaffectées, puis les cercles de jeux et les boites de nuits privées. La mort est présente à chaque page, à chaque mot. La résignation se transforme en espérance de vie pour finir par une vision d’avenir qui est celle de devenir le plus grand combattant, le seul but dans la vie, revenir vivant et gravir les échelons de la célébrité dans ce monde souterrain, régis par une Organisation. 

On devient célèbre quand on orchestre son combat, tuer tout de suite ou faire plaisir aux spectateurs en étirant la souffrance jusqu’au coup final, l’apothéose du « vrai » combattant qui respecte le programme donné. Et dans cet enfer, car nous sommes en enfer, apparaissent deux personnages, Davide dit Batiza et Minuto. Le premier est le jeune homme enlevé par Minuto. Il existe une hiérarchie en enfer.
Les chiens. Les Gardiens. Les rabatteurs. Les organisateurs. L’Organisation. Minuto est un rabatteur, un chasseur qui trouve sa proie et va l’entraîner à être un tueur, un gladiateur.
Mauvaise pioche. Batiza est en quète d’un père, Batiza accepte très vite le deal : tuer ou être tué. Il devient un élève appliqué en quête de gloire pour plaire à son « père ». Le lien qu’ils tissent est la seule part d’humanité qui existe dans ce roman. Malheureusement, leur réalité va les dépasser, s’agit il de briller devant l’Organisation  ou de sauver l’autre.  Dans ce combat final toutes les interprétations sont possibles. 

« Je t’ai délivré d’un avenir qui n’a plus aucun sens » ou « je t’ai trahi pour conserver ma splendeur ». 

Lisez le Blog de Richard Cotin, un bel interview qui nous fait prendre conscience de certaines pensées de l’auteure. Lisez surtout ce roman qui malgré sa publication chez Denoel passe inaperçu pour l’instant. On s’en parle.