ferme« Votre mère veut vous dire un mot. » Le premier appel est de son père. Inquiétant.

Sa mère va mal. Elle porte des accusations délirantes. Il a dû la faire interner. Et Daniel qui imaginait ses parents profiter de leur retraite dans une charmante ferme suédoise, voit son monde basculer.

Puis un appel de sa mère. Non elle n’est pas folle. Son père lui ment. Il a voulu la faire enfermer, mais les médecins l’ont laissée sortir. Elle a les preuves de ce qu’elle avance. Deux histoires. Deux vérités. Qui croire ? Jusqu’où Daniel sera-t-il prêt à aller pour lever le voile ? Au risque de découvrir des secrets plus terribles encore…

On est très très loin des thèmes de prédilections de Tom Rob SMITH qui ont fait le succès amplement mérité de ses trois précédents romans. La ferme est un roman intimiste.

Le récit qu’une mère fait à son fils. Une mère en fuite devant un ennemi dont elle aurait découvert des secrets inavouables, poursuivi par tous, car comme elle le dit, tous complices, elle fuit la suède pour trouver refuge chez son fils au Royaume Uni, à qui elle pose un ultimatum : « Tu crois à mon récit où je te retire mon amour ».

Si l’on suit stricto sensu le récit de Tilde « (la mère) », nous sommes plongés dans une petite communauté villageoise en suède qui vit sous la coupe d’un éleveur mégalo dictant sa loi à travers le maire, le médecin, quelques notables. Ce petit groupe étant soupçonné par Tilde de se livrer à des bacchanales et faire disparaître des adolescentes. Au fil du récit, Daniel l’entraîne dans des digressions concernant son enfance à lui et son enfance à elle, ce qui nous permet de mieux saisir, si tant est que ce soit possible, au moins par bribes qui est Tilde. Une chose est sûre, elle est une femme en fuite, comme elle fut une adolescente en fuite.

C’est un roman entre vérité et mensonge, persécution, souvenirs enfouis, douleur. Toujours d’une extrême pudeur, Tom Rob Smith nous conduit à travers une intrigue vertigineuse vers un dénouement où le mal montre son vrai visage et n’éprouve aucun remords. Surtout, attendez d’avoir fini la lecture de la dernière page avant de consulter la Note de l’Auteur. L’émotion n’en sera que plus grande.