Il y a trois ans l’avocat John Enderson a vu son petit garçon tomber dans le lac qui bordait sa villa de Black Ridge. Son fils ne s’est pas noyé, ni heurté la tête, il est mort, c’est tout. Sans qu’on puisse trouver la moindre explication à ce drame.
Divorcé depuis, John est maintenant serveur dans une pizzeria. Une nuit d’insomnie, il reçoit un étrange e-mail : « je sais ce qui est arrivé. » Cela suffit à l’attirer à Black Ridge -le seul endroit sur terre où il comptait ne plus remettre les pieds-afin de trouver des réponses au mystère qui a anéanti sa vie. Des ombres planent sur cette petite bourgade, les objets semblent animés d’une volonté malfaisante, et les vents qui agitent la forêt glacent l’âme…
Puis John creuse dans son passé et dans celui de Black Ridge, plus il s’expose, comme les autres aux maléfices du lieu. Parfois, les vents mauvais s’abattent aussi sur vous.
Après avoir lu tout ce qui est paru en France de Michael Marshall, jamais je ne l’avais senti aussi près de la perfection, et aussi près de Stephen King.
La trilogie des hommes de paille nous emmenait dans un tourbillon de conspiration, avec la connotation fantastique qui a fait sa marque de fabrique. Les vents mauvais est l’ouvrage où il se débarrasse de cette intervention de personnages extérieurs à la vie du « héros », en l’occurrence John Enderson, un homme seul face à son passé parfois glorieux mais le plus souvent empreint de culpabilité, de trahison intime.
Comme si à Black Ridge il existait une vie intime. Foutaises…
Dans cette ville entièrement construite par trois familles qui comptaient en faire leur empire mais qui furent rattraper par la récession, il n’existe plus que le pouvoir par la transmission du sang. Les vestiges de la dernière famille encore en place seront défendus par tous les moyens face à ce fauteur de troubles dans un système bien huilé, basé sur la peur et la domination.
Il n’y a qu’un maître à Black Ridge et il semble que tout le monde s’accorde à dire que c’est la forêt…omniprésente, dense, interdisant à quiconque de regarder au-delà, l’instrument des vents qui soufflent et vous empêche de dormir. La forêt est le personnage central de la vie de Black Ridge, un instrument de punition autant que d’éducation, un passage obligé pour faire partie de la communauté.
Peut-être rencontrerez-vous des sorcières au détour des pages, des esprits hantant la forêt, beaucoup d’hallucinations dues au climat oppressant de cette ville, une chose est sûre vous y rencontrerez le Mal quelle que soit la forme qu’il prenne, car quand on bâtit un rêve avec de mauvais sentiments, il faut s’attendre à vivre un cauchemar.
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