soulUn soir de demi-brume à Londres
Un voyou qui ressemblait à mon amour
Vint à ma rencontre
Et le regard qu’il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte
Guillaume APOLLINAIRE

Gaëlle PERRIN-GUILLET s’est approprié un style, ou encore une démarche romanesque qui m’est très proche donc peu inconnue dans ses détails stylistiques. J’ai été bluffé par cet “à la manière de”. Tous les codes ainsi que la documentation sur l’époque sont irréprochables. Tous les amateurs de Dickens ou de Sherlock Holmes, ou bien encore de Harry Dickson (Jean Ray) savent que pour faire un bon roman victorien dans cette catégorie, il faut un personnage principal souffrant (épilepsie, opiomanie, amputation…) de tout pourvu qu’il soit en manque. Il faut un gamin des rues où un proxénète en quête de rédemption ou encore un clochard à qui il ne reste que les pages du roman à survivre. Et un méchant diabolique, si possible à deux visages.

Voilà, ceci a l’air d’une recette de cuisine, mais ne vous y trompez pas, il y a l’art et la manière car vous pouvez réunir tous ces codes et faire un incroyable “rata” à l’image de “From Hell”. L’auteure a su distiller et ingérer ces codes pour les retransmettre comme si cela était nouveau et devait nous surprendre.

Pas de surprises pour moi car peut être trop rodé à ce style de littérature. Mais une belle surprise de voir Gaëlle PERRIN-GUILLET s’aventurer là où personne ne l’attendait. Et moi j’en re-demande.

Voir les chroniques des autres romans de Gaëlle PERRIN-GUILLET :
Haut-le-choeur
Au fil des morts