Couverture de Connemara Black Gérard Coquet JigalDe nos jours, on peut survivre à tout, sauf à la mort. Oscar WILDE

La Connemara Black est une mouche artificielle permettant au pêcheur de ne jamais rentrer bredouille… C’est également le nom d’un ancien groupe armé de l’IRA, l’Armée Républicaine Irlandaise. Mais c’est aussi le surnom donné aux filles vivants dans cette baie, à l’ouest de l’Irlande. Elles sont souvent très belles mais plus revêches à apprivoiser qu’un poney des tourbières.

Clara McMurphy en est une. Après un mariage raté, elle a fui la région et s’est engagée dans la Garda, la police locale. Mais lorsqu’une série de meurtres balaie la ville de Galway, c’est elle que le commissaire Grady choisit d’envoyer sur ses terres natales afin de surveiller ce qui reste des indépendantistes.

Et entre autres le vieux Zack, un chef de clan, un patriarche qui – entre terres désolées, légendes d’un autre temps, cimetières abandonnés et ex-combattants de tous bords – veille dans l’ombre… Mais sur quoi veille-t-il ?

On croyait qu’on avait à faire avec une histoire de superstition, ou encore être à la recherche d’un trésor caché, ou encore à un règlement de comptes politique et pourquoi pas à une histoire amoureuse et pourquoi pas à…

C’est un filou Gérard COQUET, ou plutôt un contre-filou. Vous voyez pas où je veux en venir, rassurez-vous moi non plus… sauf que je suis peut être aussi filou que l’auteur. Quand on écrit, il faut une forme de générosité, et cette générosité s’exprime dans la faconde du récit. Tout le monde sait depuis que vous suivez mes chroniques que ma définition idéale du roman noir est : reflet de la société dans laquelle on situe le romanesque. Pour s’attarder sur ce microcosme qu’est Galway, il faut payer de sa personne, il faut s’y rendre et faire que sa propre personne puisse s’intégrer dans le paysage, écouter et entendre, laisser de côté son soi pour attendre l’autre et se poser cette bonne question : c’est quoi votre histoire ? C’est ce qu’a fait Gérard COQUET de mon point de vue. Il nous raconte l’histoire mais aussi l’Histoire, et c’est sacrément bien documenté.

Comme il nous a raconté Malfront il nous raconte le Connemara, ici il n’y a plus de chêne mais il y a “Le livre de Piall” et des gens, des êtres humains ancrés dans leur terre et leur hérédité politique, mystique ou encore… je ne sais pas car à un moment dans cet ouvrage on redoute de ne pas trouver de frontière entre la politique et la mythologie.

Une invitation à découvrir ce roman qui malgré sa situation géographique n’est pas si éloigné des Malfront.

Ludovic FRANCIOLI

Gérard COQUET dédicacera dans la librairie-café-polar Un Petit Noir le jeudi 23 Mars 2017 à partir de 18h30 pour la sortie de Connemara Black.

Retrouvez les chroniques de deux autres romans de Gérard COQUET : Malfront, Les fantômes de la combe et Malfront, Les mémoires de Mathilde.