Les habits de deuil ont beau s’user et blanchir, le cœur reste noir. Victor HUGO
Falkenberg.
Le commissaire Bergström découvre le cadavre terriblement mutilé d’une femme.
Londres.
Profileuse de renom, Emily Roy enquête sur une série de meurtres d’enfants. Les corps présentent les mêmes blessures que la victime suédoise : trachée sectionnée, yeux énucléés et un mystérieux -Y- gravé sur le bras. Étrange serial killer, qui change de lieu de chasse et de type de proie…
En Suède, Emily retrouve Alexis Castells, une écrivaine spécialisée dans les tueurs en série. Ensemble, elles se lancent dans une traque qui va les conduire jusqu’aux atrocités du camp de Buchenwald, en 1944.
Tous deux avaient la robe noire, l’un de juge, l’autre de médecin. Ces deux sortes d’hommes portent le deuil des morts qu’ils font. Victor HUGO
Ce roman est le roman du deuil, de la permanence du deuil. Il est hors de question de “faire son deuil”, tous les deuils dont il est question et que nous découvrons au fil du récit sont des deuils que l’on porte en héritage, sous lesquels on ploie, sur lesquels on butte ou on s’arcboute.
La dépression ou la gloire ? Au final il n’y a pas tant de différences.
Alexis pleure encore et toujours la perte d’un être cher, Emily cache une souffrance indicible derrière son pragmatisme et sa froideur professionnel, Adam s’émancipe du Père qu’il a perdu au risque de tout perdre, le Père ne peut renoncer à son “œuvre grandiose”.
Le récit, construit comme un puzzle nous emmène dans différentes strates du temps, passant de la grande Histoire, la si tragique et ignominieuse Histoire — la Shoa — à la plus petite histoire tout aussi ignominieuse de cette affaire criminelle, traversant la jeunesse d’Adam pour nous donner les clefs de l’affaire, de l’enquête, mais pas de l’essence de tout cela.
Il faudra à tous les personnages commettre beaucoup d’erreurs, particulièrement des erreurs de jugements faisant référence à des thèmes connus de la criminalité, pour s’apercevoir que rien n’est jamais comme ce qui a été, le mal se renouvelle en permanence surtout quand il prend sa source dans l’abominable, quand il vient directement de l’Enfer, pas celui de la mythologie chrétienne, mais bien celui que l’homme a créé sur cette terre, je veux dire le renoncement à toute forme d’humanité.
Johana GUSTAWSON salue la mémoire de son grand-père Simon LAGUNAS dans la postface de son ouvrage. Hommage soit rendu à cet homme. C’est pourquoi je joins à cette chronique deux documents et un troisième en image :
Biographie de Simon LAGUNAS
Témoignage de Simon LAGUNAS sur la révolte de Buchenwald
Libération d’un camp – Archives militaires américaines
Ludovic FRANCIOLI
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