Chronique Dora-Suarez Les chiens de la baie - Thierry DeclerqSoyez sur vos gardes, veillez, car vous ne saurez pas quand ce sera le moment. Évangile selon Saint Marc.

De la poudreuse jusqu’aux genoux, le commandant Vidal s’enfonce dans les mollières de la baie de Somme.
Deux chasseurs ont retrouvé le cadavre d’un homme, déchiqueté par des chiens. Leurs crocs puissants ont déchiré sa trachée puis se sont acharnés sur son corps. Comme s’ils étaient déterminés à le tuer.
Le cadavre est celui du p’tit Freddy, un gars bien connu du coin et qui habite Cayeux avec son épouse Audrey.
Si Vidal s’accroche à la thèse de l’accident, son adjudante Camille Maxime n’est pas de cet avis. Son expérience passée en brigade cynophile lui indique une autre voie. Déjà tendues, les relations entre les deux gendarmes de Saint-Valery deviennent détestables.
La jeune femme reste convaincue que dans les brumes de la baie se cache un meurtrier aux abois.

 

Comme son titre l’indique, tout au long de notre lecture, nous aurons affaire à des chiens. Mais de quels chiens parlons nous ?
Est-ce du canidé carnivore, proche de nous puisque mammifère ? Il semble. Les blessures l’attestent.
Est-ce de la personne maltraitée ? Il semble aussi. Les marques de coups l’attestent.
Est-ce de la pièce d’une arme provoquant la mise à feu ? Encore une fois, oui ! La désagrégation sociale l’atteste.
Est-ce la tenaille auto-serrante ? Toujours oui ! On étouffe au fur et à mesure de la lecture.
Est-ce la pièce du métier à tisser servant au déclenchement de mouvements brusques ? C’est d’elle que viendra la mise à feu.

J’aime trop les chiens pour penser que les hommes ne sont rien d’autre que des chiens affamés, sans aucune raison, sans aucune pensée, sans aucune résilience envers eux-mêmes.
Alors, sans doute, tous les personnages de ce livre se comportent comme des animaux, comme des chiens dans deux meutes distinctes, la Loi, la Sauvagerie.

Nous rencontrerons un “chef de meute”, un “mâle dominant”, une femelle hésitante mais prête à tout pour protéger et faire valoir son statut.

Il y a aussi un “jeune chien”, un “chef de meute” mourant.

Et une “Belle” ! Bien sûr, à l’instar des classiques du polar il faut une “femme fatale”.

Et vous aurez compris que dans la baie de Somme, Thierry Declercq a lâché ses chiens, pour nôtre plus grand plaisir de lecteur.

Ludovic FRANCIOLI