chronique dora suarez la dernière couverture matthieu dixonL’honorabilité n’est que la réussite sociale de l’hypocrisie. Hervé Bazin

Voir une de ses photos en première page d’un magazine, affichée sur tous les kiosques, pour Raphaël, jeune reporter, c’est le Graal.
Mais en travaillant avec Bernard, célèbre photographe devenu son mentor, il comprend très vite que les choses ne sont jamais aussi simples et que les apparences sont parfois trompeuses.
En enquêtant sur la mort de celui-ci, tragiquement disparu dans le crash de son hélicoptère, Raphaël va se retrouver seul, en première ligne, à devoir jongler entre rumeurs, paranoïa, business, corruption, hommes de l’ombre et affaires d’États.
Seul aussi  à devoir slalomer entre intégrité et vérité…

“A l’image des stratégies de guerre, déjà évoquées par Sun Tzu dans son fameux traité L’Art de la guerre, il s’agit de créer un brouillard d’informations pour masquer la vérité.”

Bienvenue dans les coulisses d’un journalisme de merde.
Bienvenue dans les coulisses des paparazzi camouflés sous des idéaux.
Bienvenue dans les coulisses du pouvoir. Pouvoir qui sait exactement comment utiliser l’info, la créer même, manipuler les photographes en mal de scoop.

Tous pourris de bas en haut et de haut en bas.
Les amis sont une illusion, ils assurent l’intérim en attendant qu’un autre amitié, plus rentable que celle-là se présente. Et d’ami, on devient ennemi, en passant par la case gêneur. A moins qu’on ne passe par la case “recrutement”.

On peut être pourri et exercer à un haut niveau d’influence, c’est même une condition sine qua non.

Raphaël n’est pas en soi une victime, il est aveuglé par sa soif de réussite, un aveuglement voulu, comme les petits singes : je ne vois pas, je ne dis pas, je n’entend pas.
A force de ne pas vouloir explorer ce qu’il pressentait, ça lui pète à la gueule et il y aura des dommages collatéraux.

Vous l’aurez compris, c’est noir de chez noir et il n’y a plus d’espoir (pardon…).

Pour rester chez Jigal, j’aurais bien vu André Blanc s’emparer d’un tel sujet.
La comparaison est un compliment.

Ludovic FRANCIOLI