A un moment donné nous devons tous perdre notre innocence, n’est ce pas, c’est inévitable. Victor Del Arbol

Août 1989 Solène et Raphaël, des jumeaux de onze ans originaires du village de Piolenc, dans le Vaucluse, disparaissent de la fête de l’ail. Trois mois plus tard, seul l’un des deux est retrouvé, mort.
Juin 2018. De nouveaux enfants sont portés disparus à Piolenc. L’histoire recommence, comme en macabre écho aux évènements survenus presque trente ans plus tôt, et la psychose s’installe. Le seul espoir de les retrouver vivants, c’est de comprendre enfin ce qui est arrivé à Solène et Raphaël.
Au risque de réveiller de terribles souvenirs.

Que voilà un roman magnifiquement orchestré, orchestré comme une pièce musicale donnant une tragique mélodie dont on ne peut se défaire.

La construction irréprochable semble dictée par le métronome qui impose une mesure implacable, quatre pages et demie par chapitre et un, plus long pour la respiration.

La basse venue des tréfonds de la mémoire impose son tempo, traversée par des accords stridents d’angoisse, elle persiste et signe cette course effrénée, butant dans cette marche folle sur des cadavres, des souvenirs impossibles, les détresses des familles devant la perte, un tempo qui finira par engloutir tout le monde et le lecteur avec.

Ce roman a continué longtemps à me hanter après avoir refermé le livre, je refermais un livre mais pas une histoire.
Sandrine DESTOMBES navigue avec cet ouvrage dans un univers très proche de celui de Barbara ABEL. Ceux qui ont l’habitude de me lire savent en quelle grande estime je tiens Barbara, c’est donc vous dire l’immense plaisir que j’ai eu à lire LES JUMEAUX DE PIOLENC. Une auteure qui vient tutoyer les plus grands.