“Se souvenir” voilà le premier pas vers “comprendre”. Arnold Schoenberg
La campagne au bord de la mer.
Accompagnée d’une fillette, une femme arrive une nuit et squatte la maison d’un peintre.
La petite est muette.
Elle dit pourtant les choses à travers les pages d’un cahier.
Elle dit surtout qu’elle a tué sa mère.
De nouveaux liens se tissent là, loin du monde, en tension.
Suffiront-ils à briser le trauma ?
Ce livre est un gouffre, ou encore un ogre. Il vous dévore à la lecture tout comme le récit dévore ses personnages tout en leur laissant croire qu’une lueur d’amour peut encore étinceler. Mais ici, nulle rédemption, les innocents paient aussi la note parce que la folie n’épargne personne et que à l’image de cette communauté en marge qui squatte un terrain au sommet d’une falaise, une communauté qui inquiète de par sa différence et de par sa position, au sommet, l’endroit le plus dangereux du site. Comme un lieu qui surplombe au même titre qu’un palier à l’étage surplombe une montée d’escalier, l’espace de tous les dangers, les prémices de la chute, fatale, de la perte…
Roman sombre en forme de conte, où l’important est de se souvenir plutôt que de sombrer et y perdre à jamais sa parole et sa vie.
Ludovic Francioli
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