Quand un individu a été longtemps traqué, il conserve dans la quiétude même des instincts de méfiance. Lev Aslanovitch Tarassov
Des déserts arides du Mojave jusqu’aux Brooks Mountains dans le nord de l’Alaska, du pays des crotales au territoire des ours et des loups, une chasse à l’homme haletante et sans pitié.
Traqueur ou traqué, homme ou femme, prédateur ou victime, peu importe : le système ne pardonne jamais. Surtout pas aux innocents !
Après nous avoir enfermés au cœur d’une tempête dans un trou paumé des Appalaches avec Hunter, Roy Braverman nous entraîne dans l’immensité des Brooks Mountains. Ici, point de positions stratégiques, point de techniques d’encerclement, ici c’est poursuivants et poursuivis, c’est la traque, la chasse, la reconnaissance de la piste, les égarements, ça sent le western, les ruses des Indiens pour échapper à leurs poursuivants, l’acharnement aveugle des chasseurs de prime pour avoir le prix du sang.
Plus contemplatif, ce roman nous plonge avant tout dans la Nature au sens noble du terme, cette nature protectrice si on la connaît et la respecte ou alors extrêmement dangereuse pour ceux qui n’en ont cure.
On retrouve avec délectation le personnage de Gaïzag Mardirossian installé à Palm Beach dans une maison dont le timbre de porte sonne les notes de La Bohème d’un certain Aznavourian.
On découvre à quel point Collins est de la trempe des plus beaux salauds de ce type de littérature.
On fait aussi connaissance de Sally, personnage haut en couleurs ne reniant jamais ses origines.
Roy Braverman ne commence pas son roman en nous faisant un résumé de l’épisode précédent mais bien plutôt en faisant apparaître Mardirossian et en nous plaçant devant un meurtre de “mariée”.
Bref, après avoir posé les jalons et que nous nous soyons éloignée des villes et de leur tumulte, les grands espaces seront le décor d’une chasse à l’homme qui s’achèvera quand la nature, les croyances et le destin reprendront leurs droits sur les hommes.
Quand j’ai refermé ce livre dont je ne révélerai pas la fin, j’ai ressenti une immense frustration, de la colère aussi car pourquoi devoir attendre l’année prochaine pour lire le troisième volet de la trilogie, j’ai nommé : Freeman chez Hugo Thrillers.
Ludovic Francioli
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