La guerre ne rend pas les hommes plus nobles… Elle en fait des chiens… Elle empoisonne l’âme. Terence Malik

De retour d’Afghanistan, viré de l’armée, Franck se retrouve chez sa mère avec sa copine et son fils nouveau-né.

Cet ancien bidasse va devoir réapprendre à vivre parmi les siens, dans son quartier pourri, hanté par le traumatisme de la guerre.

D’insomnies en désillusions, les virées enragées avec d’anciennes fréquentations ne vont que précipiter sa chute.

Le ton est donné : Connasse ! , la colère est là.

Ne plus être à sa place, ne plus avoir de place, n’avoir jamais eu de place sinon il ne serait pas parti jouer sa vie auprès de la grande muette, vous avez déjà vu un fils de bonne famille s’engager pour aller se faire tuer dans les contrées les plus dangereuses du monde, si vous l’avez rencontré, vous avez rencontré un cinglé, un pur cinglé. Mais dans son quartier Franck n’a pas d’avenir il il s’en imagine un, un avenir de héros, de combattant et il part…pour que le retour soit encore plus difficile car même la mort n’a pas voulu de lui et l’armée encore moins.
Viré du contingent, inadapté au combat il sera encore plus inadapté à la vie civile…il est inadapté à tout, à être père, amant, fils, employé. SI ! il est adapté à la violence, la paranoïa et à s’en prendre plein la gueule même par ses plus vieux potes.

Une bonne tête de sacrifié, pas mort au combat mais sacrifié aux malversations politiciennes, il ne fait pas bon être un dur sans trop de cervelle quand il y a des élections et encore moins être un dur en mal de se prouver qu’on peut encore exister… Quoique…

Un roman comme un poing dans la gueule, concis, direct avec une absence totale de commisération, les faits, rien que les faits et leurs conséquences. Mais l’origine de ces conséquences n’est-elle pas pire que les conséquences elles-même.

Ludovic Francioli