Le silence est l’expression la plus parfaite du mépris. George Bernard Shaw
Avril 1916. Les 11 000 hommes de la 1ere brigade russe débarquent à Marseille où ils seront acclamés avant d’être envoyés sur le front de Champagne et le Chemin des Dames.
Kolya, l’anarchiste amoureux de la France, Slava, le meurtrier d’un bourgeois moscovite, Iouri, obsédé par une étrange vengeance, et Rotislav, qui lui n’avait rien demandé, y partagent souffrances, angoisses et espoirs.
C’est là que leur parviennent les premiers échos de la révolution russe. S’ensuivent les premières mutineries et la déportation des fauteurs de troubles au camp de la Courtine dans la Creuse.
Kolya ne rêve que de filer vers Marseille pour rejoindre la révolution à Moscou en y entraînant ses frères de combat. Y parviendra-t-il ?
Quels impacts laisseront ces années laminées par la barbarie d’une guerre et l’utopie d’une révolution sur ces amis ?
Ce roman pue la mort. La mort d’une époque, la mort des rêves, les rêves des petites gens, les rêves des nations, les rêves de ceux qui ne veulent que rester en vie.
Au plus près du désastre annoncé, Maurice Gouiran nous entraîne dans le charnier détestable organisé par les puissants et réduisant l’humain à de la chaire à combattre et mourir, à souffrir sans échappatoire aucune. Un combattant russe contre un fusil !
C’est un épisode assez méconnu de cette Grande Guerre, grande par le nombre de morts, par la durée du conflit ou par ce qu’il pourrait rester de relents de gloire injustifiée. Pierre Lemaitre m’avait touché avec Au revoir là haut, Maurice Gouiran m’a bouleversé.
Mon enthousiasme pour cet ouvrage est à la hauteur des émotions qu’il m’a procuré, intense, immense, unique. Un des meilleur roman que j’ai pu lire, suffisamment pour être une de mes référence.
Ludovic Francioli
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