Viens, m’ont dit les ténèbres, viens avec nous. Mais j’étais faible, je pourrissais et je n’avais même pas la force de m’agenouiller. Ténèbres, leur ais-je répondu, prenez moi la main. Emmenez moi loin de cet endroit. Et les ténèbres m’ont emmené. Denis Lehane
Une femme et un très jeune enfant sont retrouvés dans une cave où, depuis des mois, peut-être des années, ils étaient séquestrés. La femme est trop faible pour parler et le propriétaire, irascible et malade, jure ne pas les connaître. Personne ne sait qui ils sont. Personne non plus n’a signalé leur disparition.
Le quartier est sous le choc, évidemment. Quelques années plus tôt, dans la maison mitoyenne s’est joué un autre drame, sur lequel la police s’est cassé les dents. L’inspecteur Adam Fawley a l’intuition que les affaires sont liées. Quelque chose pourtant, ne tourne pas rond avec l’enfant…
Après avoir refermé ce roman j’ai pensé que cela faisait une éternité que je n’avais pas lu de thriller, ou peut-être même que c’était le premier que je lisais, tant la construction est d’une habileté folle et originale.
Tout paraît si évident, au commencement était la captive enfermée dans une cave, mutique comme son enfant. Des accroches comme celle-ci j’en ai lu pléthores, mais Cara Hunter fait basculer son récit dans une dimension autre, une dimension où toutes les apparences se révèlent n’être que de faux-semblants, où on se pose la question “qui n’est pas qui ?” mais alors “qui pourrait bien être qui ?”. Et si cette séquestration n’était pas le début d’une affaire mais l’accomplissement d’une infernale machination, s’il n’y avait pas eu de séquestration ?
380 pages d’un suspense insoutenable, un livre qu’on ne peut poser, un livre qui nous hante lorsque la quatrième de couverture se referme.
Cara Hunter (un pseudonyme) est une écrivaine, auteure de roman policier. Elle est titulaire d’un doctorat (PhD) en littérature anglaise de l’Université d’Oxford. Elle a choisi son nom de plume dans un catalogue jardin dont Cara et Hunter sont des variétés de pommes de terre.
Dans les ténèbres est la seconde enquête de l’inspecteur Fawley, la précédente étant :
Sous nos yeux :
Alerte enlèvement : la petite Daisy Mason, 8 ans, a disparu lors d’une fête, donnée dans le jardin de ses parents. Elle était déguisée en pâquerette : elle portait une robe, des collants et des chaussures vertes, ainsi qu’une coiffe avec des pétales blancs. Et personne n’a rien vu. L’inspecteur Adam Fowley, qui prend en charge l’enquête, sait bien que, dans 90% des cas, c’est un proche qui a fait le coup. Il a lui-même perdu un fils, Jake, quelques mois plus tôt. Or, la famille de Daisy compte son lot d’étranges individus : sa mère fait ce qu’elle peut pour préserver les apparences, son père se montre systématiquement sur la défensive, et le petit frère ne dit pas un mot… Le vernis de respectabilité si cher à ce quartier de la classe moyenne s’effrite peu à peu sous la pression de l’enquête, des rumeurs et des réseaux sociaux. Les Mason, famille modèle, préfèrent parfois le mensonge par omission à la vérité, et des secrets inavouables sont sur le point d’éclater…
Ludovic Francioli
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