Parfois il vaut mieux être avec le diable que tu connais que l’ange que tu ne connais pas. Al Pacino

Ange est une jeune femme rebelle, survoltée et aventureuse qui profite de sa séduisante plastique pour attirer de riches entrepreneurs avant de les dépouiller. Elle partage un appartement avec Elton, son ami d’enfance. Ce dernier passe ses journées, rivé sur le canapé, devant la télé, tout en se rêvant multimillionnaire. Lorsque Ange rencontre Thierry Tomasson, véritable icône télévisuelle, elle s’imagine déjà mener une brillante carrière de chroniqueuse. L’animateur, surtout soucieux de s’adjuger ses jolies formes, va vite la faire déchanter… Pour se venger, Ange concocte alors un plan machiavélique en entraînant Elton dans son sillage. Mais on ne s’attaque pas à un présentateur vedette sans en subir de fâcheuses conséquences. Et bien que Ange puisse toujours compter sur sa niaque et son sens inné de l’embrouille pour retourner la situation, le destin peut parfois se montrer facétieux et impitoyable… Après cette anecdote grinçante revenons à notre roman.

Comme me confiait un ami libraire à propos de ANGE…”déjà juste pour le plaisir de flinguer Thierry Ardisson”, je sais c’est pas très urbain mais qu’est ce que je me suis fait plaisir aussi.

Ange, c’est la femme qui se rêve fatale, la bimbo qui se rêve en star de la TV. C’est la réussite fantasmée grâce à son corps de déesse. Elle a deux défauts, d’abord elle a trop confiance en ses capacités d’arnaqueuses et ensuite elle a un ami d’enfance qu’elle traîne comme un boulet, un mou du genou pas très futé collé à elle comme une moule à son rocher.

Quand l’occasion se présente, Ange croit en sa réussite, mais elle a trouvé plus arnaqueur qu’elle, elle va devoir passer la surmultiplié pour arriver à ses fins et tenter de concrétiser son appétit de réussite.
Elle manque se noyer dans un monde de surface, de faux semblants, un monde où tout n’est qu’apparence, mensonge et cruauté.
Philippe HAURET comme à son habitude nous plonge dans un univers noir pourtant scintillant de multiples allusions humoristiques.

La purge par le feu et le sang viendra crever ce tissu d’inhumanité et sincèrement c’est jouissif.
J’ai tout lu de Philippe HAURET, je n’ai jamais été déçu et plus ça va plus la connexion avec Goodis ou Thompson s’impose.

Ludovic Francioli