Vol AF 747 pour Tokyo par Barrellon
“Séparer la question principale de celles qui ne le sont pas, voilà la première tâche d’un esprit ordonné.”

Agatha CHRISTIE

Ce n’est pas de gaîté de cœur que Pierre Choulot est dans cet avion en direction de Tokyo : le billet lui a été offert par ses collègues à l’occasion de son départ à la retraite. Lui qui adorait son boulot de commandant à la brigade financière de la PJ parisienne, n’a accepté ce voyage que pour faire plaisir à son épouse, d’origine japonaise. Mais en plein vol, quand on retrouve le cadavre du pilote, seul, dans le cockpit verrouillé, le commandant Choulot va vite reprendre du service.
Très rapidement, il découvre qu’aucune autre issue ne permet d’accéder au poste de pilotage ! Suicide ou assassinat ?
L’enquête commence et chacun des cinq cents passagers, chacun des vingt membres d’équipage devient un suspect potentiel. Comment élucider ce qui ressemble – dixit son épouse, grande amatrice de roman policier – à un meurtre en chambre close ? Peut-être en prenant la raison et l’avion par le bon bout.

Plusieurs raisons d’être un lecteur comblé face à ce roman.
D’abord, l’auteur Nils BARRELLON, l’écrivain surprenant qui arrive là où on ne l’attends pas, un auteur que j’apprécie tout particulièrement, un auteur qui me régale de par son écriture d’une fluidité absolue pour aborder des thèmes aussi différents que le thriller historique « La Lettre et le Peigne« , le polar sur fond de recherches en physique nucléaire « Le Neutrino de Majorana » et maintenant avec cet ouvrage il dépoussière le roman d’enquête en huis clos et lieu du crime hermétique. En gros, « Le mystère de la chambre jaune » et « Le crime de l’Orient Express » à bord d’un bord d’un Airbus A380.
Le policier à la retraite qui ne s’est jamais vraiment frotté au crime de sang va utiliser toutes ses capacités de calculs, déductions acquises pendant sa carrière à la brigade financière.
Tel Hercule Poirot, Pierre CHOULOT va faire marcher ses « petites cellules grises » pour résoudre cette affaire en un temps donné au départ, le temps du vol vers le Japon et pas une minute de plus car une fois l’avion posé au sol sur l’Aéroport d’Haneda tout deviendra vain.

J’ai suivi haletant le difficile parcours d’enquête menée par Choulot, les fausses pistes, les rebondissements ouatés par la nuit qui s’est imposée, les faux-semblants de certains personnages annexes, les allers et retours au sein de la carlingue à fin de vérifications des nombreuses hypothèses.

Passionnant comme un roman d’Agatha CHRISTIE dont j’ai été et suis encore un lecteur assidu.

Ludovic Francioli