
Alice croyait avoir trouvé la maison de ses rêves...
Quand Léo et elle emménagent au Cercle de Finsbury, une résidence haut de gamme en plein Londres, la jeune femme est persuadée de prendre enfin un nouveau départ. Et tant pis si les choses sont allées un peu vite avec Léo et si celui-ci a pris en charge leur emménagement
sans véritablement la consulter. La maison est parfaite, la résidence idéale, et les voisins semblent si accueillants !
… Mais ce fut celle de ses pires cauchemars.
Lorsqu’Alice apprend que Nina, qui vivait dans la maison avant qu’ils n’emménagent, y a été sauvagement assassinée, le vague sentiment d’insécurité qu’elle ressentait jusqu’alors se transforme en peur, puis en terreur. Une présence étrange semble hanter les murs et ni Léo, qui semble lui cacher beaucoup de choses, ni les voisins, qui consacrent le plus clair de leur temps à s’épier les uns les autres, ne la rassurent.
Et puis l’on passe bien trop facilement d’une maison à l’autre, à l’intérieur du Cercle, pour pouvoir y dormir en paix.
Et alors Hitchcock rencontre les « desperates housewives ».
Nous n’avons pas à faire avec une nouvelle venue, B.A.PARIS est une pointure dans sa catégorie qui manie l’art du récit comme peu savent le faire, le structurer… c’est quoi un « cliffhanger », je vous propose un petit cours de rattrapage:
En deux mots
Vieille de près de deux siècles, la technique du cliffhanger, apparue dans les romans-feuilletons du XIXème siècle, consiste à terminer l’épisode ou la saison d’une oeuvre par une fin ouverte, au moment où le suspens est à son comble. Au sens littéral, « cliffhanger » signifie « suspendu à une falaise ». La première utilisation du mot remonte à un roman de Thomas Hardy publié en 1873, A Pair of Blue Eyes, dans lequel l’écrivain laisse son héros dans cette situation pour le moins périlleuse. Et bien sûr, on n’oublie pas une référence plus contemporaine : celle du film culte avec Sylvester Stallone sorti en 1993. Utilisé en littérature comme au cinéma, le cliffhanger est l’arme fatale des séries, qui donne une irrépressible envie aux téléspectateurs de revenir comme un seul homme pour l’épisode suivant.
Pourquoi c’est important
Aux Etats-Unis, le cliffhanger est devenu une institution pour deux raisons. Il permet d’accrocher l’attention du téléspectateur, de retenir l’audience pour la saison suivante, et il rythme un épisode de série. Sur les networks par exemple (ABC, CBS, NBC, The CW, FOX), un mini-cliffhanger apparaît toutes les 12 minutes, soit la fréquence des diffusions de spots publicitaires. L’écriture en cliffhangers s’est propagée aux chaînes câblées, qui pourtant n’ont pas la contrainte des publicités. Sur un drama de 52 minutes comme Game of Thrones, on compte entre trois et quatre cliffhangers par épisode.
Quelques exemples concrets
Le cliffhanger le plus célèbre, qui a donné ses lettres de noblesse au terme, reste celui de Dallas. Dans le dernier épisode de la saison 3, J.R. Ewing se fait tirer dessus. Tout l’été, une grande campagne de médiatisation « Who shot J.R. ? » fait grand bruit. Des tee-shirts et mug sont vendus avec cette tagline. Le season premiere de la saison 4, diffusé en 1980 après des mois de spéculation, fut suivi par 80 millions de téléspectateurs dans le monde !
Dans les années 2000, le cliffhanger fait toujours recette. De la trappe au fameux flashforward de fin de saison 3 (« We have to go back, Kate. »), la série Lost l’a utilisé avec brio. Alias (le réveil de Sydney amnésique en saison 3), Desperate Housewives ou encore Prison Break ont aussi livré des cliffhangers restés dans les annales.
Et puis il y a ces séries qui se terminent par des cliffhangers devenus involontairement leurs fins, comme V (2009), annulée au bout de deux saisons après un season final épique et sanglant. Résultat : une frustration éternelle pour les fans, qui ne connaîtront jamais la suite. Au rayon comédie, le cliffhanger a aussi été abondamment utilisé par des sictoms telles que Friends ou How I Met Your Mother. Ces séries de potes terminaient souvent leurs saisons par un suspens romantique autour des couples phares Rachel & Ross et Robin & Ted.https://www.youtube.com/embed/fCa-v2CeyY0?rel=0&showinfo=1
Dans ce roman, l’art de l’utilisation du « cliffhanger » est poussé à son paroxysme, tout peut arriver quand vous tournez une page, quand quelqu’une doit rencontrer quelqu’autre, quand le téléphone sonne, quand l’éléctricité s’éteint, quand n’importe quel incident du quotidien survient, une lumière chez les voisins devient un objet de persécution et quand la lumière disparaît c’est pire, car il faut un maximum de paranoïa pour tenter de fuir ou encore rester pour affronter ce qui n’était vraiment pas envisageable.
Un roman à suspense, un classique maintenant.















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