
Salvatore Bonato est un homme prudent et matois qui a toujours géré sa vie en bon père de famille. Mais est-il possible d’en être un quand on est le comptable du terrorisme et que l’on vient d’en détourner les fonds ? Devant le monstre qu’il a réveillé, il choisit de se placer sous la protection de la police, accepte de livrer ses secrets, mais pose une condition : que Ciara McMurphy recueille sa confession. C’est aussi lui qui impose l’endroit de la rencontre : Inishbofin, une île au large des côtes du Connemara. Inishbofin, c’est l’île de la vieille femme et de sa vache blanche. Dans la légende celtique, quand elles émergent du brouillard et errent sur les plages de galets, c’est pour annoncer un désastre. Et pour Ciara, c’est un mauvais souvenir. Quand elle avait quatre ans, c’est sur ce caillou perdu en face de la pointe d’Aughrus que sa mère s’est noyée. Pourquoi l’Italien a-t-il décidé de se mettre en scène là-bas ? Quelle idée a-t-il en tête ? Comment se comporte une truite vorace devant les ailes diaphanes d’une May Fly ?
« Chez Coquet, la dent est carnassière, la pensée noire, mais le cœur est ouvert attiré par la lumière chaleureuse de l’âtre où la tourbe se consume. » Nyctalope
« Quelle écriture et quelle histoire ! Une plume inspirée et un style virevoltant… Un passionnant roman ! « Whoozone
J’étais dans une bulle, le ciel était bleu, les piafs jamais gazouillaient et je prenais un pied d’enfer à bouquiner, à taquiner la fario et à enchaîner les orgasmes. Comme Culann est parti depuis plus de trois semaine, je suis redevenue ce que j’étais : une castratrice de médiocres jonglant avec les balles d’une probable déprime– Ciara
Avec « L’aigle des tourbières » nous avons quitté Ciara suffisamment en colère après le massacre de Ballinaleama pour déposer sa démission de la garda, elle a failli perdre la vie, a été la témoin d’atrocités, alors maintenant elle veut qu’on lui foute la paix, qu’elle puisse bouquiner du Sam Millar, préparer ses may fly’s pour aller pêcher la truite et rêver du grand amour.
Mais une certaine Cobra va venir rompre ce semblant d’apaisement avec une proposition qu’elle ne peut pas refuser, integrer la spécial- branch de la garda pour une mission temporaire à hauts risques.
Ciara était en colère mais là sa colère va décupler face à un personnage énigmatique d’un trésorier sous couverture et protection conscient de la fin qui l’attend et veut la repousser en ne divulguant ses informations qu’au compte-goutte, tandis qu’inexorablement, dans un cortège de feu, de sang arrivent les tueurs des mafias qui alimentent les réseaux terroristes. La vieille femme et sa vache blanche peuvent se montrer.
Gérard COQUET a passé la surmultipliée, ça sent la poudre, ça flingue à tout-va. Inishbofin est une île, donc un endroit isolé, on peut donc s’y entretuer sans complexes, surtout quand les commanditaires se pavanent dans leurs palais en Bosnie à l’image de Joniar Duraku. La cruauté est de mise, à la hauteur des enjeux.
C’est donc avec une variation de style que l’auteur présente ce nouvel opus. Non qu’il renonce aux descriptions de paysages ou d’ambiance, mais il raccourcit le format, il met du nerfs dans ses propos et se rapproche du style hard-boiled, personnages typés, violence omniprésente, un peu à la manière d’un Walter Hill au cinéma ou d’un Stephen Hunter en littérature, et ça lui va très très bien.
Ce roman a été sélectionné pour le Prix Dora-Suarez 2021
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