Et puis mourir par Bizien

Plusieurs samedis d’affilée, alors que tous les services de police de France sont mobilisés par les manifestations des gilets jaunes, de meurtres sont commis dans les beaux quartiers de Paris. Cela pourrait être l’œuvre d’un déséquilibré qui aurait poussé jusqu’à la vengeance les revendications de justice sociale, mais le commandant Jean-Yves Le Guen n’y croit pas.
Avec son adjoint, le capitaine Patriziu Agostini, ils jouent contre la montre. Car l’idée d’un « meurtrier gilet jaune » menace de faire l’objet de récupérations politiques qui ne feraient qu’empirer la situation – et le prochain samedi de protestations se rapproche …

Un polar d’actualité mêlant revendications sociales et vengeance personnelle – sur fond de Paris en état d’urgence

Tout d’abord deux choses : le véritable personnage principal c’est Adeline, ce qui explique mon choix d’illustration musicale, c’est elle qui est au centre de tout et qui après avoir lutté contre la folie, avoir subie la barbarie, a baissé les bras, appuyé son front à la fenêtre, les yeux pleins de larmes pour contempler un ciel d’hiver qui ne laissera plus jamais passer le soleil.
Gabriel au nom prédestiné est l’archange vengeur qui lui aussi, son oeuvre achevée regardera par la fenêtre dans la même direction qu’Adeline.

L’intrigue policière est pour moi un argument de roman, le contexte social un alibi pour justifier que Gabriel ne tombe pas dans les filets de la police. Tout ceci est une articulation du récit.
Moi, je me suis posé la question du pourquoi, pas du comment j’ai donc préférer suivre Gabriel que Le Guen, j’ai donc préférer ressentir l’émoi à chaque visite de Gabriel à Adeline qu’à la progression d’une enquête sur fond de troubles sociaux.

Comme d’habitude Jean-Luc Bizien développe une écriture fluide, cette fois sous une forme qu’on a moins l’habitude de le voir aborder, encore une corde à son arc, cet auteur « touche à tout » qui excelle pour ma part dans le « hard-boiled », mais après lecture de « Et puis mourir » aussi dans un monde plus intimiste.