Couv tableau noir du malheur

A la suite d’un drame familial, Céline, professeur des écoles, débarque dans une nouvelle ville. Seule avec son ado de fils et son chien, sa vie est devenue un combat, contre son passé, contre les pressions familiales.
Pourtant elle s’accroche, sa planche de salut ? Son travail. Ce fameux « pari éducabilité » qui la fait tenir. Son métier prend la dimension d’une mission.
Dans ce quartier populaire des Murailles, la tâche est immense.
Sa classe, ses nouveaux élèves, des « grands » de Cours moyen, sont frappés par le déterminisme social et l’échec scolaire.
Puis il y a ce gosse étrange, Gary.

Ce roman est un gouffre, un gouffre pour le lecteur qui va vivre une expérience étouffante, un gouffre dans lequel rentre une enseignante déjà fragilisée par sa vie personnelle et qui devra s’affronter à une chute vertigineuse : perte de ses repères, de son éthique, la confrontation de l’humanité et de la sauvagerie…mais y a-t-il encore une once d’humanité dans ces zones dévastées par la catastrophe sociale envahissante, la paupérisation, la haine fruit de la rancoeur, la paranoïa qui s’installe face au déni des instances politiques.
Ce roman est comme une bombe, un condensé de tristesse et de violence sous-jascente, ça va pêter mais quand et comment ?
C’est noir de chez noir, l’auteur comme à son habitude va droit au but, une écriture précise, aucuns détours, une claque dans la gueule presqu’à chaque page pour aboutir à la fin à un KO debout.
J’ai cru mourir étouffé et l’éclat de violence à la fin du roman est salvateur mais on ne peut pas le cautionner, il y a comme un sursaut de morale qui voudrait que nous le condamnions, alors que c’est là que j’ai repris mon souffle car enfin un auteur parlait de ce que j’ai parfois désirer de faire dans des situations extrêmes et de toute ma honte d’avoir eu cette envahissement, car il « fallait » bien assumer les « difficultés », j’avais choisi mon métier, mais pas choisi que ma structure professionnelle m’abandonne.

Ce roman c’est un « retourne-tête ».