Les oubliés de Dieu  par Lancien

Un médecin généraliste est retrouvé massacré dans son cabinet aux Lilas, près de Paris. Son corps a fait l’objet d’un véritable carnage.
Très vite, l’enquête dévoile sa double vie et son intérêt morbide pour la tératologie : l’étude des ces hommes et femmes que l’on qualifie abruptement de « monstres ».

Ceux dont l’existence même fut jadis considérée comme une preuve de celle du diable.
Ceux que le régime nazi a cherché à éradiquer à travers des campagnes d’extermination longtemps tenues secrètes.

Ceux que l’on nomme parfois les « oubliés de Dieu ».
Chargé de l’enquête, le capitaine Gabriel Darui va recevoir un appel d’un homme qu’il s’était juré de ne jamais revoir. Un homme qui connaît ses secrets les plus troubles. Un homme qui, à l’instar du médecin assassiné, a frayé avec ce que l’humanité a de plus sombre. Un homme qui sait que toutes les leçons du passé n’ont pas été retenues et que, comme Darui va le découvrir, l’horreur se conjugue aussi au présent

GNADENTOD ou AKTION T4

L’aktion T4, appelé aussi «programme d’euthanasie» est un véritable protocole d’élimination des handicapés physiques et mentaux mis en œuvre dès 1939 à la demande expresse d’Adolph Hitler. Pour qualifier cette entreprise, le führer employa lui aussi un mot plus doux, celui de «gnadentod» qui peut se traduire par «mort infligée par pitié» ou «mort miséricordieuse». Loin de ne concerner que les assassinats par le moyen des chambres à gaz, de nombreux auteurs y incluent l’élimination des malades mentaux par des injections médicamenteuses létales et d’autres méthodes. Ces opérations étaient effectuées sans avertir les proches des patients concernés. L’Etat nazi voyait ces personnes comme une charge pour la société n’ayant aucune utilité pour la nation. Les personnes à exterminer étaient sélectionnées par les médecins et répartis en trois groupes: celles souffrant de maladie psychologique, de sénilité, ou de paralysie incurable; celles hospitalisées depuis au moins cinq ans ; et enfin celles internées comme aliénés criminels, les étrangers et celles qui étaient visées par la législation raciste nationale-socialiste. Ce programme de mise à mort préfigurait l’extermination systématique des Juifs mise en œuvre à partir de 1942. Lors du procès de Nuremberg (1945- 1946), le nombre de 275 000 victimes fut retenu.L’aktion T4, appelé aussi « programme d’euthanasie » est un véritable protocole d’élimination des handicapés physiques et mentaux mis en œuvre dès 1939 à la demande expresse d’Adolph Hitler. Pour qualifier cette entreprise, le führer employa lui aussi un mot plus doux, celui de « gnadentod » qui peut se traduire par « mort infligée par pitié » ou « mort miséricordieuse ».

Il faut aussi rappeler que le Vatican s’était élevé contre les pratiques du régime nazi, en affirmant, dans une communication du 2 décembre 1940, qu’ «il est interdit de tuer, sur ordre de l’autorité publique, des personnes […] qui du seul fait d’une infirmité psychique ou physique, ne peuvent plus être utiles à la nation». Les nazis combattirent ce qu’ils considéraient comme une compassion chrétienne excessive pour les plus faibles plutôt que de s’occuper de la santé du corps national. Ils rejetaient ainsi le principe de charité selon lequel on se soit de soigner tous les malades jusqu’à leur mort.

JOSEPH BENOÎT COTTOLENGO saint (1786-1842)

Prêtre italien, né à Bra (Piémont), mort à Chieri, fondateur d’un grand hôpital turinois et de divers instituts religieux qui poursuivent en Italie son action charitable. Cottolengo est ordonné prêtre à Turin le 8 juin 1811. Après quelques années de ministère rural, puis d’études théologiques, il décide de se consacrer au service des infirmes et des malades les plus déshérités. En 1828, il ouvre un minuscule hôpital de quatre lits, la Piccola Casa. Une veuve, Maria Nasi, fonde avec lui une société de Filles de la Charité pour le soin des malades. En 1831, le choléra se déclare à Turin, et la Piccola Casa, dénoncée comme un foyer d’infection, est fermée sur ordre de l’autorité civile. Cottolengo recommence immédiatement son œuvre au nord-ouest de la ville, au Valdocco, où il n’y a alors que des terrains vagues. La Petite Maison de la Divine Providence devient bientôt une grande cité hospitalière. Pour en assurer le service, Cottolengo met peu à peu sur pied diverses équipes de religieuses et fonde deux congrégations masculines, les prêtres de la Petite Maison de la Divine Providence et les frères de Saint-Vincent-de-Paul ; il y ajoute une œuvre pour les aspirants au sacerdoce, les Tommasini.

Cette histoire a l’allure d’un perpétuel miracle ; Cottolengo, qui attendait tout de la Providence, gérait son immense hôpital sans avoir de ressources stables, le surplus non utilisé des dons quotidiens étant redistribué aux pauvres chaque soir.

La cité de Cottolengo occupe aujourd’hui tout un quartier de Turin. Plus de huit mille personnes, infirmes, malades, orphelins, handicapés de toute espèce, y sont soignés, assistés, instruits, éduqués par plusieurs centaines de religieux et de religieuses. Il existe, en Italie, près d’une centaine d’instituts Cottolengo pour le soin des malades mentaux, des épileptiques et des infirmes.

Saint Joseph Benoît Cottolengo a été canonisé le 19 mars 1934.

La Piccola Casa della Divina Provvidenza | Cottolengo | TorinoMagazine
Le «Cottolengo», une œuvre sociale aux mains de la Providence – Portail  catholique suisse

https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9ratologie : TERATOLOGIE

Ce roman est saisissant, fascinant et bien sûr passionnant.
Il a été sélectionné pour le Prix Dora-Suarez 2021 et ce fut un crève-coeur pour moi que le jury ne l’ait pas retenu.

Cet ouvrage est une mine de documentation alliée à une combinaison romanesque visant à nous faire sentir que l’horreur est bien souvent à portée de main, à notre porte, dans notre entourage ou même encore, parfois, bien tapie à l’intérieur de nous, comme ces expériences traumatisantes vécues par Gabriel dans ses « dark-travel ».

Ludovic LANCIEN est un auteur à suivre, un « grand » en devenir.