
Andy, un jeune garçon de dix ans, tente de tracer son chemin aux côtés de sa mère Sarah, et Mouchy, voisine complice qui veille sagement sur eux. Un beau tableau de famille, s’il n’y avait la présence de Fred, un beau-père alcoolique, drogué et narcissique, qui leur fait vivre un enfer. Un matin d’hiver, un drame se produit et Andy plonge dans un coma indécis.
C’est là que tout débute…
Y a-t-il un lien avec les affaires de Patrice et Esther, deux enfants qui ont vécu des expériences similaires il y a presque cinquante ans ? Qui est ce mystérieux voisin qui emménage dans une propriété énigmatique peu après cet accident ?
Si Dieu peut entendre nos prières, le Diable peut-il y répondre ?
Beaucoup de violence dans ce roman. D’abord la violence d’un homme vis à vis de sa famille, la brutalité d’un père, d’un mari, l’alcool, les coups, les viols, les insultes, bienvenu en enfer, l’enfer conjugal d’une petite vie étriquée faite de répétitions quotidiennes, comme un mécanisme pesant qu’on arrive pas à enrayer…mais d’un coup la machine se casse : tentative de meurtre, violence exacerbée, disparition…
C’est le moment que choisit l’auteur pour distiller lentement sa touche de fantastique, en faisant appel au passé et en croisant celui-ci avec le présent, un voisin qui emménage et toujours les aboiements des chiens, les apparitions de Gruber, de Mouchy avec son fusil, Patrice toujours là où on ne l’attend pas ou plutôt au moment où…sur le pas de sa porte ne cessant de donner du « voisin » tel un leitmotiv à Fred.
Cette incursion dans des faits inexpliqués est comme un poison qui ne fait qu’accentuer la démence haineuse de Fred, comme dans « Le Locataire » de Polanski ou « Le Tour d’Ecrou » de Henry James : fantômes, hallucinations, délire…
Cet ouvrage est sélectionné pour le Prix DORA-SUAREZ 2022
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