L’ombre de la nuit par Pianelli

Il fait nuit. Paco Sabian marche sur une route d’Ardèche. Il pleut, le froid s’immisce et glace ses os, la lune n’est pas prête à céder sa place. Une voiture s’arrête à cette heure incongrue. Une femme seule au volant. Une mère qui retrace le chemin sur lequel son fils a disparu il y a tout juste cinq ans. Depuis, plus rien. Paco, est un ténébreux, un taiseux qui traîne la fatalité, comme d’autres leur ombre. Qui est-il ? Pourquoi est-il là ? Dans son costume de vagabond, il semble poursuivre un but connu de lui seul. Et quand sur son parcours, il croise le Mal, il ne se détourne pas, il ne ferme pas les yeux. Il fait face et l’affronte. Finalement peu importe son nom et pourquoi il passait par là. Paco prend la forme du destin, le dernier recours de ceux qui, sans lui, n’avaient aucune chance d’obtenir justice.

Ceci n’est pas un polar.
Ceci n’est pas un western.

Et pourtant tous les codes des genres précités sont bien au RV : le héros solitaire marchant dans la nuit vers une destination inconnue, la rencontre avec une jolie femme à la recherche de son fils disparu, la confrontation musclé avec des malfrats du coin, le bled paumé et se dessine à grand renfort de castagne le personnage de Paco Sabian, venu de nulle part, expert en combat rapproché, dur à la douleur, un sens de l’observation des hommes et de leur environnement qui lui donne presque à chaque fois un coup anticipé contre un gang sur-armé de mercenaires.
Il est tout sauf un loser, mais il est qui ? A part un justicier qui passait par là sur une route fouettée
par les vents et la pluie.

Paco Sabian c’est Clint Eastwood croisé avec Jean-Claude Van Dame.
Mathis est le shérif et les méchants sont la Horde sauvage.

Beaucoup de second degré dans ce roman, de clins d’oeil, des allusions non dissimulées à certains films, comme celle de l’homme à l’harmonica.
Une violence en tension comme si elle était filmé par un John Woo ou Sergio Leone.
Un livre à dévorer d’une traite, sans entr’acte ni pause esquimaux, plutôt les bières dans la glacière posée à côté de soi.