
Thomas Asano a trouvé refuge dans une petite ville nichée au pied des Vosges. Ici, la vie y est âpre. Homme à tout faire, il a la réputation d’être travailleur et bon chasseur. Il est surtout décidé à se faire oublier : il a connu Sarajevo et la prison. En liberté conditionnelle, c’est un homme brisé par la culpabilité qui tente de se reconstruire. Son seul souhait, ne plus laisser la violence le submerger. Une vie simple au plus près des forêts, en harmonie avec la nature, traquer le sanglier, faire l’amour à Élise, la fille du patron. Mais, chaque jour il envoie des messages à la femme qui l’a quitté. Celle qui le visite dans ses rêves, celle à qui il parle encore quand les nuits sont trop longues. Pourtant quand le père d’Élise se retrouve en possession d’une livraison de cocaïne qui ne lui est pas destinée, le passé d’Asano le rattrape. Cet homme simple et discret n’a désormais plus le choix. Il redevient ce qu’il n’a cessé d’être : un homme de guerre. C’est le prix à payer pour protéger Élise
Un roman noir ancré dans une ruralité brutale, un coin perdu dans les Vosges quoi de mieux pour vivre une conditionnelle en se faisant oublier. Mais c’est sans compter sur l’appat du gain des petits notables de la ville, entrepreneurs croulant sous les dettes, bouffés de tous côtés par l’inexorable avancé du gros entreprenariat, par l’urbanisme ravageur qui se profile entrainant avec lui la délinquance la plus violente et ce n’est pas ce qu’il fallait à Thomas Asano ployant sous la charge de son passé de guerrier, animé toujours par son instinct de chasseur.
Je me suis retrouvé dans le monde cinématographique de Robert ENRICO, tout particulièrement le film « Les Grandes Gueules », ce que les critiques de l’époque qualifiait de « film d’hommes » avec les quelques poncifs du genre comme le code d’honneur et sa trahison, la parole donnée, la rugosité de ces hommes car n’en déplaise aux gauchos-féminos-genrés ou pas, ce cinéma était un style à part entière, on allait voir un film de Robert Enrico pour assister au combat de personnages masculins dans la sueur et le sang au sein d’une société en pleine transformation.
Polar noir et social le livre de Thierry BRUN est un hommage à ce style qui a fait les beaux jours du cinéma et qui continuera à faire les beaux jours de la littérature avec des auteurs aussi talentueux.
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