
Surnommée « Mignonne », ce qui ne lui va pas comme un gant, Sarah Jane Pullman a déjà trop vécu pour son jeune âge : famille dysfonctionnelle, fugue à l’adolescence, crimes, petits boulots dans des fast-food… on se demande comment elle parvient à redresser la barre. Elle y arrive et, à sa grande surprise, est engagée comme agent au poste de police de la petite ville de Farr. Lorsque le shérif titulaire disparaît, c’est elle qui prend sa place. Mais Sarah Jane ne se satisfait pas de la situation. Cet homme, Cal, était son mentor, son appui, et elle ne peut accepter qu’il se soit évanoui dans la nature. Elle va découvrir des choses qu’elle ne soupçonnait pas…
Comme l’avait titré un article de presse, ce roman est le puzzle d’une vie dévastée, mais pas seulement celle de Sarah Jane mais celles aussi des vétérans de guerre et des habitants de ces trous du sud de Etats Unis dont la vie est rythmée pour les premiers pas les suicides et pour les seconds par les malveillances de la vie, les accidents de voiture, les meurtres crapuleux, l’alcoolisme.
James SALLIS, outre être un digne représentant de la littérature noire américaine fut aussi traducteur de Blaise Cendrars ou encore Raymond Queneau et surtout le spécialiste du roman élliptique, comme son héroïne qui passera son temps à s’éclipser et à raser les murs passant de combattante dans les déserts orientaux à ajointe de police dans une petite ville d’où le shérif disparaît sans laisser de trace.
Sallis nous dit : « Toutes les histoires sont des histoires de fantômes, qui parlent de choses perdues, bataillant pour être vues, pour être acceptées par les vivants »
A nous de combler les trous dans l’énigme de cette vie.
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