« Finalement, la seule chose qui ne changera jamais, c’est que tout change tout le temps… »
Ici, la Famille avait toujours régné en maître absolu. Socrate, lui n’en savait rien et n’en soupçonnait même pas l’existence. Mais comme au flipper, parfois il y a des rencontres qui bouleversent les destins ! Pour Socrate, ce sera Nino. Et avec lui son cortège de tsunamis. Parce que, il faut bien le dire, tueur, ce n’est quand même pas un métier comme les autres ! Gratifiant ? Oui, bien sûr. Mais pas facile tous les jours de tenir sans arrière-pensée la balance du jugement dernier ! Parfois, il suffit d’un rien…

D’abord c’est l’enfance, puis l’adolescence baignée dans la misère, la vie en taudis avec un père alcoolique, les dimanches au bidonville où vit la grand-mère qui sent le saucisson à l’ail et prépare un bortsch qui semble bien peu appétissant mais aussi un makowiec succulent gâteau aux graines de pavot avec des fruits secs, le cauchemar des chiottes empuantis et le tintement de la musique du rideau de la grand-mère entièrement fait en capsule de bière.

Et puis la rencontre tardive dans un rade avec un mec bourré qui lui propose un job vraiment pas comme les autres.
Alors le gamin des friches et des bidonvilles devient Socrate le tueur à gage, sans plus d’états d’âme que ça il prend le taf, l’exécute et touche l’argent : 50 briques pour s’acheter un bateau, rester à quai et ne pas vivre comme tout le monde.

Témoin d’un tabassage en règle sur un bas-port Socrate sans hésitation dégaine son Glock et abat les deux brutes avant de s’enfuir avec la victime et la ramener sur son bateau.
Troisième étape dans sa vie : la rencontre avec Nino.

Nous pourrions dire que Socrate se sédentarise, voire se fonctionnarise auprès de son nouvel employeur qui n’est autre que la mafia, tout roule entrecoupé de mini festins de « pasta » et rosé exceptionnel. Les contrats s’enchainent, les morts s’accumulent mais les emmerdes aussi et il faudra bien prendre une décision : pourquoi pas foutre le bordel et que les autres s’entretuent, tous seuls.
Alors comme Socrate n’a toujours pas adhéré à des états d’âmes ou encore à une morale, comme vous le souhaitez, il déclenche l’enfer avec un détachement jouissif.
Peut-être est-ce l’effet de cette nouvelle rencontre avec Mr Wu maître en sagesse…mais laquelle ?

Remarquable roman, direct, brutal avec son personnage qui en a déjà assez vu pour se lancer dans une aventure inouïe, tout ça avec un détachement qui caractérise ceux qui savent déjà qu’ils vont réussir.