
Il est six heures du matin quand la police défonce la porte du jeune Nolan Dardanus à Bobigny. Les policiers cherchent son frère impliqué dans un trafic de stups. Si le frangin a échappé au commissariat, il reste en mauvaise posture, séquestré par Nacer à qui il doit 100 000 euros. Nolan affranchi par le caïd a jusqu’à 22 heures pour apporter l’argent. Heureusement, il reçoit une lettre d’un notaire de Laon, l’invitant le jour même aux obsèques et à la succession d’un oncle inconnu.
L’occasion de récupérer de l’argent. Le jeune homme fonce en Picardie. Là-bas, l’oncle d’Amérique se révèle être son père. Les présentations avec ses frères et soeurs sont courtes, car le testament les somme de s’entendre sur la succession dans la journée. S’ils n’y parviennent pas, un seul héritera de tout.
James Holin nous prouve une fois de plus que les codes inhérents au genre n’ont aucune prise sur lui. Et là il excelle dans un récit iconoclaste sur une trame très classique -la course à l’héritage dans un temps donné- qui met en scène une galerie de personnages bien déjantés aux motivations plurielles.
Se glisse à l’intérieur de cette famille hétéroclite celui que personne n’attendait : le demi-frère d’origine antillaise qui pour le coup a une motivation vitale puisqu’ il doit payer une rançon à un caïd de la pègre pour négocier la libération de son frère.
Tout ceci donne droit à une succession de situations plus cocasses les unes que les autres entre l’agitation hystérique des uns faisant basculer tout ce petit monde dans une course poursuite tourbillonnante et le calcul froid de certains autres qui atteindra son apogée quand une partie de l’héritage disparait.
Les dialogues sont succulents, les réunions de la famille -notamment chez le notaire- engendrent un chassé-croisé de répliques cinglantes et d’humour ravageur.
Vous l’aurez compris c’est un chef-d’oeuvre d’humour noir qui doit autant à Audiard qu’aux Monthy Python.
Ce polar qui n’en est presque pas un mais pourrait à tous moments le devenir est un régal doublé d’un livre qui fait du bien. C’est bon de rire.
Votre commentaire