
Kingston, 3 décembre 1976. Deux jours avant un concert en faveur de la paix organisé par le parti au pouvoir, dans un climat d’extrême tension politique, sept hommes armés font irruption au domicile de Bob Marley. Le chanteur est touché à la poitrine et au bras, sa femme et son manager grièvement blessés. Pourtant, le 5 décembre, Bob Marley réunit 80 000 personnes lors d’un concert historique au National Heroes Park.
Si ce roman s’ouvre sur la figure du musicien reggae, il est peuplé d’hommes politiques, agents de la CIA, barons de la drogue, prostituées ou membres de gangs. En somme, un livre monumental qui abrite plusieurs voix, déroulant les années 70 à nos jours, en Jamaïque et aux États-Unis. Brève histoire de sept meurtres n’est pas seulement un livre sur l’histoire de la Jamaïque mais surtout une interrogation percutante sur le pouvoir, l’argent, la politique et la violence. Un tour de force audacieux, inventif et exigeant.
Brève histoire de sept meurtres c’est quand même 800 pages et 70 personnages. C’est la Jamaïque en plein chaos politique manigancé par la CIA, c’est la pègre qui tente de se donner une place primordiale dans cette société gangrenée par les malversations des élus. Et au milieu de toute cette agitation où s’entassent les morts…le rasta ultime, un presque-dieu vivant qui chante la paix et la liberté.
Le 3 Septembre 1976 Bob Marley est victime d’une tentative d’assassinat, un électrochoc à Kingstown déjà en proie à une violence exacerbée.
Un roman dense, ultra-dense, difficile, un roman qui se mérite (j’en connais qui n’ont même pas osé l’ouvrir ou l’ont abandonné en chemin car submergés).
Ce n’est pas une nouveauté (2015) mais il reste dans ma tète comme une actualité parce que franchement de vous à moi Kingstown, Le Cap, Rio, Marseille… faites glisser n’importe quelle date sur ces villes et tant d’autres… l’histoire se répète et les sociétés sont toujours aux mains des malfaisants en quête de profits.

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