Dans les temps anciens, il y avait des ânes que la rencontre d’un ange faisait parler. Victor Hugo
Je suis en deuil à l’heure où j’écris ces lignes. J’ai perdu un compagnon de route dans la littérature. Je l’ai pourtant peu connu : trois rendez-vous. J’ai rencontré son Créateur. Il n’y a bien que dans la fiction qu’on rencontre le Créateur sans avoir à y laisser sa peau. Mais sans doute en partageant quelque chose de son âme. Yeruldelgger n’est plus, il n’y aura pas de quatrième rendez-vous.
Je vais donc par moi-même parfaire mes connaissances de la culture mongole, parfaire mes connaissances de la violence faite à cette terre et à ce peuple, regarder des photos de paysages que je serai obligé de me décrire et peut-être apercevoir un étrange cavalier mongol au loin.
Les aventures de Yeruldelgger sont un immense écheveau sans arrêt en activité, tissant et re-tissant, modelant les couleurs d’une histoire qui dépasse l’intrigue policière, car pas d’intrigue policière si pas de rencontre entre le passé et le présent, si pas de violence faite à la Terre comme aux hommes, si pas de piétinement acharné de la sagesse, de la morale, du rite, de ce qui est le fondement, l’histoire de la Mongolie par des voyous venus des quatre coins du monde pour violer la terre, les croyances et les femmes. Le mot d’ordre des envahisseurs est simple : « Tuons-les jusqu’au dernier, il n’y aura plus d’opposants ».
Ceci rappelle étrangement la conquête de l’Ouest en Amérique et ce qu’il advient maintenant des natifs-américains après le génocide perpétré par les colons européens.
Chez les Indiens d’Amérique, la vie, la Terre est représentée par un bison. Quand ce bison sera entièrement pelé, ce sera la fin de l’homme blanc. Il paraît que l’animal n’a guère plus que la peau sur les os.
Ce fut une belle aventure que cette aventure là, alors merci Ian Manook et merci Yeruldelgger.
Retrouvez la chronique de Mato Grosso et l’interview de Ian Manook dans l’émission Cross the line.
1 Ping