Dora-Suarez : L'actu littérature noire

Les transferts, les métamorphoses, les permutations impossibles…le choc, la surprise, récompensent un peu l’amertume d’avoir vécu. Hans Bellmer

Début octobre, dans la banlieue de Copenhague, la police découvre le cadavre d’une femme amputée d’une main. A côté du corps, un petit bonhomme fabriqué à partir de marrons et d’allumettes. Chargés de l’enquête, la jeune inspectrice Naia Thulin et l’inspecteur Mark Hess découvrent vite que cette figurine est porteuse de mystérieuses empreintes : celles de la fille de Rosa Hartung, ministre des Affaires Sociales, enlevée un an plus tôt et présumée morte.
Thulin et Hess explorent toutes les pistes qui leur révéleraient un lien entre la disparition de la fille de la ministre et la victime à la main coupée. Lorsqu’une autre femme est tuée, selon le même mode opératoire, ils comprennent que le cauchemar ne fait que commencer…

Il n’est pire ennemi que celui qui se tapit dans ton ombre.

 C’est avec délectation que j’ai lu les 633 pages de ce thriller, page-turner sans concessions ni temps morts, dans la lignée des grands noms du thriller nordique de Stieg Larsson à Jussi Adler-Olsen.

Il est vrai que Soren Sveistrup n’est pas un débutant en la matière même si c’est son premier roman, il est un scénariste réputé et couvert de louanges, notamment pour l’excellente série The Killing.

Les deux enquêteurs sont des personnages radicalement opposés, l’une menant l’enquête d’une façon que nous qualifierons de traditionnelle, l’autre, sombre, taciturne, se fie à un instinct de chasseur, se réfugiant dans son antre pour mieux guetter sa proie.

Mais, ami(e) lectrice ou lecteur, amatrice/amateur de thriller, ne te fie pas à ce que tu as déjà lu pour tirer des conclusions hâtives, la vérité ne sera pas là où tu l’attendais et ton plaisir de lire en sera décuplé.

En effet, rien ne m’a disposé à appréhender cette conclusion tragique, ce retour vers un passé fait de souffrance et de violence. L’ignoble était au rendez-vous.

Ludovic Francioli