Ce roman a reçu le Prix du Cercle du Sablier 2020.
Ce Prix récompense un manuscrit en recherche d’édition.

La nuit tombe sur Creil, frigorifiée par l’hiver, lorsque, le chef de l’antenne PJ trouve la trace du Blond. Cela fait des années que ce flic mystérieux à la main de résine surnommé Camerone par ses hommes traque le manouche, prince des casseurs. Il réunit au coup de sifflet son groupe. Les flics s’enfoncent dans la nuit à sa recherche. Le Blond part en périple, cagoule sur la tête et pied au plancher. Camerone, pris dans une quête hors du droit et du bon sens, fasciné par son adversaire, le laisse casser, le filant à distance pour l’arrêter avec un maximum de faits sur le dos. Cette stratégie dangereuse se révèle sanglante.

200% ADRENALINE.

Un polar sous très haute tension, une chasse à l’homme presque en temps réel, une course-poursuite ultra-violente.
James HOLIN vient nous chercher là où on ne l’attendait pas, car on aurait pu s’habituer à ses romans parfois nonchalants à la frontière d’une absurdie propre sur elle même si quelques détours nous faisaient craindre le pire.

Derrière de faux airs de gentlemen et autres douces amies généreusement excentriques se cachait un auteur surprenant de violence stylisée avec des références non des moindres puisque la scène finale évoque le film de Sam Peckinpah “LE CONVOI” ou encore “GUET APENS” du même réalisateur sur un scénario de Walter Hill avec Ali Mc Graw et Steve Mc Queen.

Ces références là s’adressent autant à la maestria qu’a l’auteur de nous entrainer dans cette course folle en voiture que dans la dramaturgie du récit et dans la complexité des personnages, car la violence se doit d’être indispensable, toujours selon Peckinpah, s’il elle ne veut pas n’être qu’une pitoyable démonstration de technicité.

Peut-être sans doute d’aucuns trouveront les personnages un peu caricaturaux, je le concède, mais pour la bonne cause. Il y a une telle urgence dans ce roman que l’auteur se devait d’aller à l’essentiel. Inutile d’imaginer maintenir ce rythme tout en satisfaisant à une plume qui se devrait de s’en remettre à un style de littérature russe ou kafkaïenne pour décrire cette blessure, ce vide insondable, cette inacuité de la vie qui fait qu’on remplit sa carcasse d’une obsédante vengeance contre ces souvenirs qui n’en sont peut-être pas, alors que la souffrance elle, est bien réelle mais moins glorieuse.

Un P….. de bouquin, une baffe, un choc.
La température est montée de plusieurs crans chez James HOLIN, un peu comme lors de la scène de la baignoire… mais je n’en dirai pas plus.

Ludovic Francioli