Où la douleur s’abat subitement sur moi, me fracasse le crâne, lacère la moindre parcelle de mon cœur, me transperce l’âme. Et les larmes m’assaillent. Elles me brûlent les yeux pour finalement me ronger les joues. Et j’ai l’impression de m’effondrer de l’intérieur. Inconnu
François Guéronce vient d’être nommé responsable de la protection de l’enfance. Si cette promotion récompense ses valeurs et son travail, il la doit également à sa femme et à ses parents, pour leur disponibilité et leurs sacrifices.
Le flot d’histoires tragiques que son nouveau service charrie le conduira vers la famille Lagonie, dont le quotidien repose sur la capacité de débrouille du père, qui a le cœur au bord des coups et la mère, globalement dépassée. Lili, l’aînée, treize ans, profite de sa liberté autour du camp.
Deux destins qui n’étaient pas faits pour se croiser. L’impact sera violent et projettera les protagonistes dans une course à contre-courant, douloureuse. Je cite le dossier de Presse du roman adressé par les éditions Lucien Souny :
“ un premier roman coup de poing qui sort le lecteur de sa zone de confort “
“ pas de vrais méchants, pas de happy end, juste la vraie vie, pas toujours jolie et les gens qui vont avec : paumés, lâches, arrivistes, idéalistes…”
“ une mise en perspective d’univers hétérogènes, qui se côtoient sans toujours se comprendre : celui des parents et des enfants placés, celui des travailleurs sociaux et celui des décideurs et du législateur “
On a tous vu des représentations photos d’enfants dans le plus grand désarroi, voire d’enfants morts, mais la combinaison de la photo de couverture et du titre du roman m’a pour le coup carrément fracassé. Tout au long de ma lecture je n’ai cessé de revenir à cette couverture comme pour enfoncer un peu plus le clou dans mon âme, ce clou d’une lecture qui ne fait pas du bien, une lecture qui dérange, la lecture de vies abîmées, cassées comme dans le roman de Cloé MEHDI ou dans les romans de Cédric CHAM (tous deux publiés chez Jigal). Ce monde des travailleurs sociaux et particulièrement la protection de l’Enfance ne m’était pas inconnu et j’ai retrouvé avec amertume ce que j’avais vécu in situ il y a quelques années.
Le style est épuré, l’auteur va droit au but, d’ailleurs nul besoin d’apporter du jasmin quand ça sent profondément la merde.
Ce roman est nominé pour le Prix DORA-SUAREZ 2021.
Ludovic Francioli
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