Le métier de femme ne nourrit plus son homme. Georges BRASSENS
La Pointe, un quartier pittoresque de Sète, petit port sur le bassin de Thau. Trois figures locales pas très recommandables ont disparu et la gendarmerie relie ces disparitions aux vols et trafics de coquillages qui se multiplient sur la lagune.
Ce n’est pas l’avis de Marceline, vieille militante éco-féministe, qui oriente l’opinion sur les événements pour le moins bizarres qui surviennent depuis quelques temps dans le coin : morts suspectes d’animaux, pluies de pelotes de filaments, odeurs pestilentielles certains jours…
Qui empoisonne La Pointe, et à quelles fins ? Qui tue sur le bassin et pourquoi ? L’opinion s’enflamme, la rumeur court et la psychose s’installe : des savants fous, des services secrets, des sociétés occultes ? Le capitaine Pénélope Cissé, chargée de l’enquête, va chercher à démêler le vrai du faux… Le bonheur de retrouver Pénélope Cissé. Et cette fois en compagnie de sa fille Lisa dans un roman délicieusement “barré”.
On va croiser Luigi, célibataire, respectueux des traditions, amateur culinaire et gentiment exubérant, un “bon gros géant”.
Un brigadier de police bête comme ses pieds.
Deux consultants en poste au commissariat, sortes de “Men in black” au langage ésotérique pour les non-initiés.
Trois “nuisibles”, figures locales de Sète qui vont passer de très mauvais jours en captivité avant d’en mourir.
Un simplet : Jojo.
Une vieille militante, Marceline qui milite pour l’humanité toute entière, la cause des femmes, l’écologie, les droits des uns, les droits des autres.
Une sorte de Jiminy Cricket posée sur une chaise au bistrot qui rappelle à toutes et tous qu’ils ont une conscience et qui n’hésitera pas à créer une paranoïa collective chez les habitants de La Pointe.
Ceci dit quand on voit les événements qui se succèdent : disparitions, cadavres, attaque de chats errants sur la population, menaces terroristes, empoisonnement collectif, expériences des services secrets… Comme dit un des consultants de la police “…mais c’est un pays de malades ! Vous êtes des fous furieux !”.
Ce que j’en garde, c’est le côté joyeux, un joyeux “bordel” même si les diverses malversations n’ont rien de bien amusant : prostitution clandestine, empoisonnement de la lagune, arnaque à l’assurance, meurtres, séquestration etc… On ne peut pas s’ennuyer un instant.
Les relations entre Pénélope et sa fille sont très tendres, les relations entre Lisa et Luigi sont émouvantes. Tous ces fils de la vie intime sont tissés pour nous faire encore plus aimer Pénélope Cissé et attendre la suite de ses aventures dans ce magnifique pays, cette superbe ville qui honore la famille des poulpes, seiches et autres calamars dans sa cuisine et sur la place publique, quand des gens font ça ils ne peuvent pas être foncièrement mauvais.
Retrouvez la chronique d’un autre roman de Martine Nougué : Les Belges reconnaissants, paru également aux Éditions du Caïman.
23 février 2017 at 10 h 28 min
J’ai beaucoup aimé ce roman. Un ton un peu décalé, un univers typiquement noir et rural.
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